Entre haute Ariège et Pyrénées orientales, le tour des Perics permet de découvrir des paysages somptueux où une multitude de lacs vient adoucir l'âpreté d'un massif sauvage.A l'occasion de la haute route pyrénéenne parcourue il y a quelques années j'avais regretté de ne pas avoir le temps de sillonner cette myriade de lacs et je m'étais promis de revenir la découvrir de manière plus approfondie. Des plateaux du Carlit à la réserve d'Orlu la variété des panoramas est réjouissante et le parcours n'est jamais ennuyeux. Vastes plateaux, passages d'éboulis, crêtes rocheuses se succèdent au fil des journées.
De refuge en refuge, 4 journées permettent de parcourir le tour des Pérics, un itinéraire balisé dans des conditions confortables et avec un sac léger. Encore peu fréquenté, le calme est au rendez vous de cette randonnée qu'il est possible de prolonger en gravissant des sommets tels que les Perics ou le Carlit tout proche.
Jour 1 : Lac des Bouillouses – refuge de Camporells
+ 780 m / – 430 m 11,5 kmLe brouillard s'effiloche lentement quand nous quittons le lac des Bouillouses et le soleil commence à faire de brèves apparitions au travers des nuages. Le sentier serpente en descente au travers d'un vallon bordé de dalles granitiques et de massifs de rhododendrons.
Il rejoint ensuite la route qu'il suit sur quelques centaines de mètres avant d'emprunter un sentier remontant à travers la forêt de pins à crochets. Des éclaircies dans le couvert forestier offrent de jolis points de vue sur le plateau du Capcir que Grégory a découvert en raquettes.
Les cloches des troupeaux de vaches résonnent dans la montagne. Une fois atteint le lac d'Aude, nous bifurquons vers le nord-est en quittant le balisage et découvrons les lacs de Boutassou, lovés au creux d'un sauvage vallon.
Le sentier rejoint ensuite l'itinéraire balisé peu avant la cabane de Balmette et traverse de vastes espaces aux herbes dorées ondulantes. Les sommets du Capcir (Carlit, petit et grand Peric) surgissent de ce plateau d'altitude qui offre un large panorama.
Nous nous dirigeons ensuite vers la base des Perics et, par une marche à flanc, longeons de petits lacs, parfois asséchés.
Enfin, apparaît le refuge de Camporells situé au bord d'un lac dominé par le petit Peric.
La terrasse chauffée par le soleil nous accueille pour jouir d'un point de vue magnifique tout en dégustant une bonne bière locale. La toilette au bord du lac sera rapide car une petite brise frisquette se lève en fin de journée. Le soleil couchant va nous offrir un spectacle en bleu métallique ourlé de reflets dorés sur l'horizon.
Jour 2 : Refuge de Camporells – refuge d'En Beys
+ 670 m / – 870 m 12,5 kmAu lever du jour de magnifiques lumières rasantes éclairent les herbes roussies de ce début d'automne.
Le sentier remonte en pente douce le haut plateau des Camporells avec ses innombrables lacs. Une harde de mouflons broute paisiblement sur les pentes herbeuses tandis que nous nous émerveillons à chaque instant de ce paysage sans limites.
Le balisage rouge et jaune et la trace bien marquée permettent une progression facile dans ces pentes paisibles. Sur les crêtes, à la limite de la vallée d'Orlu, les nuages poussés par la tramontane semblent s'accumuler et nous inquiètent un peu pour la suite de la journée. Au Ras de la Sal, nous quittons le sentier balisé pour nous rapprocher du bord escarpé dominant les pierres écrites. Des bancs de brume font alors leur apparition et nous enveloppent dans une atmosphère cotonneuse et humide.
Tout au long de ce parcours de crête, nous sommes entourés par les nuages et seules quelques bourrasques de vent nous offrent par moments l'espoir d'une amélioration. Malheureusement, au sommet du pic de Mortiers et tout au long de la crête menant au puig de Terrers, nous avancerons en plein brouillard sans pouvoir profiter d'un paysage qui semble très ouvert. Nous sommes un peu secoués par le vent et humidifiés par la bruine quand nous commençons la raide descente sur la vallée d'Orlu.
La pente se creuse et même si le fond de la vallée reste caché par les brumes, nous pressentons que ces pentes couvertes de myrtilliers et de rhododendrons sont profondes et qu'il faut rester vigilant pour parcourir cet étroit chemin. Après quelques lacets escarpés, une longue traversée descendante mène au replat sur lequel se trouve la cabane de la jasse des Espagnols qui nous offre un agréable lieu de pique-nique avec une vue directe sur la pyramide élancée de la dent d'Orlu qui, peu à peu, perce les nuages.
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Progressivement, le ciel s'éclaircit et nous profitons de la douceur bienvenue du soleil. Nous poursuivons ensuite sur le sentier tracé au milieu d'un terrain toujours aussi pentu pour rejoindre le fond de la vallée. Par une courte remontée l'itinéraire rejoint le lac d'En Beys au bord duquel est établi le refuge dans une ambiance totalement minérale.
À l'arrivée, nous avons la chance d'observer quelques isards grâce à la longue-vue prêtée par les agents de la réserve qui sont chargés du comptage. Les dortoirs sont très confortables avec de douillettes couettes et une agréable douche chaude permet de récupérer après cette belle journée dans la montagne.
Jour 3 : Refuge d'En Beys – refuge des Bésines
+ 670 m / – 440 m 8 kmUne courte averse de pluie a nettoyé le ciel durant la nuit. Nous débutons la journée dans une atmosphère limpide comme la montagne en offre souvent à l'automne. La fraîcheur matinale impose le port des gants et du bonnet et le givre ourle les bords du torrent.
La montagne commence à revêtir sa parure automnale et un patchwork de couleurs étonnant nous environne : le bleu métallique des lacs et la blancheur éclatante des roches se mêlent aux teintes mordorées des pentes herbeuses sur lesquels se détache la masse sombre de quelques pins à crochets. Le sentier parcourt la vallée le long du torrent qu'il remonte par plusieurs ressauts encombrés d'éboulis. La progression nécessite parfois adresse et équilibre pour sauter de bloc en bloc.
Le ruisseau dévale de cascades en lacs et le silence n'est troublé que par le bruit des eaux vives. L'eau est omniprésente et chaque replat cache un petit lac aux formes variées.
Dans cet amas rocheux, nous avons la surprise de découvrir une grenouille qui semble bien loin de son milieu aquatique habituel.
Un dernier couloir encombré de blocs conduit à un col situé à proximité de la porteille d'Orlu. D'ici, la vue s'étend sur les vastes espaces entourant la réserve d'eau de Lanoux.
Le contraste est saisissant entre l'étroite et sauvage vallée d'Orlu que nous venons de remonter et les pentes adoucies et ouvertes que nous découvrons. Après une agréable pause sous la chaleur d'un généreux soleil, nous reprenons la progression vers le col de coume d'Anyell qui nous permet de basculer vers la vallée des Bésines. La descente le long du ruisseau offre de magnifiques replats où le torrent serpente au milieu de tourbières.
Le chemin louvoie tranquillement dans les prairies et plonge parfois brutalement pour dévaler quelques ruptures de pente.
Peu avant l'arrivée, nous abandonnons le sentier balisé pour rejoindre le refuge des Bésines par une courte traversée dans des blocs signalée par des cairns, ce qui nous évite une descente suivie d'une remontée. Une agréable douche chaude permet de se reposer de cette étape relativement courte mais nécessitant une attention soutenue dans les passages de pierriers et de blocs rocheux. Durant la soirée, le ciel dégagé de la nuit nous offre le fascinant spectacle de myriades d'étoiles.
Jour 4 : Refuge des Bésines – lac des Bouillouses
+ 870 m / – 900 m 18 kmAu départ du refuge, nous empruntons de nouveau la traversée dans les blocs pour rejoindre le sentier. Nous manquons le départ de l'itinéraire balisé du tour des Perics et après avoir traversé une zone d'eaux tortueuses où paissent des vaches, nous remontons à vue dans les pentes herbeuses.
A mi-pente, nous retrouvons le balisage. En cherchant un peu, nous découvrons en dessous d'un replat les étangs Moulsut nichés dans un univers minéral au pied du puig Pedros.
Par une pente herbeuse soutenue le sentier gagne un col situé sur la crête dominant la vaste dépression du lac de Lanoux bordée par la massive silhouette du Carlit. Le sentier balisé rejoint une crête de schistes déchiquetés qu'il longe légèrement en contrebas. La vue s'étend de tous côtés depuis les sommets andorrans au sud-ouest jusqu'aux grands espaces du Capcir. Louvoyant entre les blocs rocheux et les pelouses l'itinéraire rejoint le col de coume d'Anyell.
De là, en dévalant les traces du GR 10, on rejoint l'estany de Lanoset. Le sentier traverse ensuite de vastes pelouses dorées avant de remonter vers la portella de la Grave.
Nous nous laissons ensuite glisser vers l'Estanyol auprès duquel une épaisse pelouse offre une confortable aire de pique-nique.
Une fois la pause terminée, il faut repartir pour la longue descente de la vallée de la Grave. La pente est très faible, mais la distance est conséquente. À nouveau, nous sommes bercés par les cloches des vaches et une oreille attentive nous permet d'entendre à plusieurs reprises le brame de cerfs cachés dans les bois bordant la vallée.
Arrivés à proximité du lac des Bouillouses, la fin du parcours se dessine, mais il nous faudra encore une petite heure pour rejoindre le barrage, terminus de notre périple.