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Rencontre avec le caribou

Rencontre avec le caribou - Rรฉcit d'un trekking entre Kangerlussuaq et Sisimiut au Groenland : 150 km ร  pied en 10 jours

Focus Rando :Rencontre avec le caribou

Dimanche 30 juin

Alors que les coureurs du Tour de France s’activent (nous supposons), nous sortons de la tente vers 5h après une bonne nuit réparatrice de 8h, un moral en hausse pour Laëtitia.

Le vent est tombé, les moustiques font leur apparition mais sans virulence car il fait frais 7°C.

Nous renonçons à faire un détour par la vallée des chutes d’eau pour aller tout droit. Nous approchons d’un très grand lac – 35 km de long – le longeons puis montons pour avoir une meilleure vue, pour ne plus marcher en dévers et pour diminuer les attaques des moustiques en profitant du vent.

Il fait à nouveau très beau, le soleil tape.

Nous effectuons une pose "bouillon de pemican" pour que Laëtitia récupère. Nous apercevons au loin un caribou. Nous repartons pour une nième montée et descendons dans la vallée suivante. Vers 3h, Patrick et Laëtitia réclament l’arrêt de notre marche journalière. N’ayant pas d’eau à proximité, je propose de monter à nouveau car d’après la carte, il y a des lacs un peu plus haut. Finalement, nous nous arrêtons au bord d’une mare d’eau croupie. Je monte la tente et les laisse se reposer. De mon côté, je monte au sommet de la montagne au dessus de nous de manière à reconnaître le chemin du lendemain. Arrivé au sommet, je tombe nez à nez avec un caribou. J’ai le vent dans le dos et suis dans l’axe du caribou Pourtant, ce dernier ne bouge pas. Je prends mon appareil photo et ré-arme. Malheur, la pellicule est finie. Je reste en tête à tête avec lui quelques secondes qui me paraissent une éternité. Le caribou finit par s’en aller. Je redescends au camp. 
 
Lundi 1 juillet

Boire, boire… Il est dix heures et déjà deux heures d’ascension. Laëtitia est à l’agonie, une mauvaise nuit à cause des piqûres de moustiques sur ses fesses. Nous donnons rendez vous sur la montagne en face, sur ce qui nous paraît être un col. Patrick et moi faisons chacun notre itinéraire. Laëtitia me suit de loin. Arrivé à ce qui devait être un col et qui est en fait un petit sommet en dessous d’un autre un peu plus important, je pose mon sac en fait demi-tour à la rencontre de Laëtitia. Impossible de la voir. 15 minutes s’écoulent, 20, 25, 30. Toujours pas de Laëtitia. Ce n’est qu’au bout de 45 minutes qu’elle fait surface sur le plus haut des sommets. Elle nous explique qu’au début, elle me suivait et quand elle ne m’a plus vu, elle a changé de cap pour suivre de loin Patrick. Or entre nos deux parcours il y avait un pierrier délicat. Elle a dû se faire des frayeurs.

Il fait exceptionnellement beau, pas un nuage, un ciel bleu, la montagne avec des lacs dans toutes les directions.

Catastrophe, Patrick a perdu les tennis de Laëtitia attachés à son sac. Voilà une raison supplémentaire d’abandonner.

Dans un vallon encaissé, nous rencontrons un caribou. Je m’en approche et effectue quelques photos.

Nous nous arrêtons au pied du mont Pinto au bord d’un torrent, ce qui permet d’associer une grande lessive et une toilette méticuleuse mais fraîche.
 


Jean-Marc Périgaud, Aventurier, Photographe et Guide Polaire

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