Un village oublié du temps
Sârbi est un de ces villages typiques du Maramures, de ceux qui nous avaient tant éblouis dans le livre ancien : maisons de bois, clochers pointus, enclos tissés de branches entrelacées ou palissades, somptueux portails sculptés. Le village n’a ni place ni centre ; c’est une rue qui s’étire sur des kilomètres, serpentant le long de la rivière Cosau, avec ses deux églises qui se tiennent en vigile sur la colline, leur clocher égratignant le ciel. Derrière les palissades, se cachent d’anciennes maisons de bois avec leurs galeries couvertes courant sur la façade et leurs toits de bardeaux. Enclos, murs, toits, tout était en bois. Car la forêt est là, toute proche. La forêt, on la connaît depuis des générations : choisir les arbres, les couper au meilleur moment, les faire sécher, cela se transmet d’homme en homme, de siècle en siècle. Le génie bâtisseur du paysan grave à sa manière, dans son habitat, sa profonde spiritualité et sa vie tout entière. Modestes ou somptueux, les portails marquent la limite entre l’intimité du logis et le monde extérieur et à l’origine, ils étaient là pour mettre la maisonnée sous la protection des forces divines. Pour en faire des portes de lumières, les artisans les sculptent en une étrange dentelle où voisinent les symboles chrétiens et les anciens rites païens du culte du soleil.
Les hauts battants de bois côtoient des maisons de parpaings jamais finies, des constructions de bric et de broc et des palissades recouvertes d’un petit toit de tôle rouillée. Les tuiles de bois sont peu à peu abandonnées pour la tôle ondulée et le fibrociment. La brique et le parpaing remplacent parfois les fûts de chêne. C’est plus pratique et plus durable, dit-on. Le village d’antan rayonnant de la vie du bois a perdu de son harmonie pour se soumettre à la modernisation.
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Nous remontons peu à peu la vallée jusqu’au village suivant, Budeşti. Le soleil tape dur et la pause-déjeuner dans un enclos ombragé est appréciée, sous l’œil amusé d’un groupe d’enfants. Les commentaires vont bon train, comme tout au long du chemin où lorsque quelqu’un aperçoit notre équipage, il ameute les voisins.
« Măgarul, măgarul ! » « Un âne ! »
Et les gamins d’accourir, les femmes d’arrêter leur travail de fenaison pour regarder passer l’étrange équipage dont -il faut bien le dire- nous sommes plutôt fiers. La famille Robineau a belle allure avec ses deux petits ânes bâtés de superbes sacoches bleues et ses deux enfants, l’une qui admire le paysage depuis le dos de son papa, et l’autre qui trotte allègrement, fier comme Artaban de guider un âne par la bride. Dix fois, vingt fois, trente fois dans la journée, on nous pose les mêmes questions :
« Où allez-vous ? D’où venez-vous ? Où avez-vous pris les ânes ? Vous n’avez pas de voiture ? Vous êtes venus comme ça de France ? »
Déléguée aux relations publiques, je me donne l’impression d’être un disque rayé, et me contente vite de répondre :
«Scuzaţi-mă, nu vorbesc româneşte» « Excusez-moi, je ne parle pas roumain. »
Ce qui ne décourage pas toujours notre interlocuteur, qui en répétant sa question d’une voix plus forte, espère être compris.