Première partie d’un voyage de 12 jours à ski de randonnée au nord de la Norvège. L’ile de Senja, située au sud-ouest de la ville de Tromso, offre des reliefs modérés qui plongent dans une baie déchirée par la mer qui forme des fjords magnifiques où poussent des villages de poupées et des fermes de saumon.
Jour 1 : Arrivée à Tromso
Vers 19h, notre avion troue la couche de nuage du Finnmark pour plonger vers Tromso. Et là, c’est le pays de merveilles : des montagnes à perte de vue, la mer parée d’or, des couloirs de partout, des pics, des dômes, le soleil rose et absolument de partout…de la neige.
Nous atterrissons, récupérons nos bagages, louons les voitures, et nous gagnons le camping de Tromso pour une nuit en cabanette, notre première en Norvège.
Jour 2 : Skarsfjettel (843 m) – 800m de dénivelée positive
Nous découvrons le soleil de (presque) minuit. Il se couche vers 21H30 et se lève à 4h. Le paradis des skieurs de randonnée qui peuvent partir à l’aube sans la frontale ou bien (nous concernant) démarrer les journées en ayant l’impression d’avoir fait la grasse mat’. Pour nous mettre en jambes (et pour des raisons logistiques), nous choisissons un petit sommet au dessus de Tromso au départ d’une piste de ski fond. Nous déjeunons dans un froid glacial mais avec une très belle vue sur la baie de Tromso. De quoi se dire que ça y’est, on y est. La descente à travers les bouleaux est excellente, on se régale à godiller sévère, la mer dans le dos.
Nous prenons ensuite la route pour l’Ile de Senja, à l’ouest de Tromso, une distance ridicule à vol d’oiseau mais qui durera près de 3h tant les côtes sont découpées (le Routard dit que si l’on déplie les ôtes de la Norvège, on obtient un linéaire de 25 000 km).
Jour 3 : Tredjefjellet (898 m) + Istindjenas (851 m) environ 1200m de dénivelée positive
Nous nous établissons dans une très jolie maison à Sifjord. Au réveil, la météo est typiquement norvégienne, c’est à dire mi figue – mi souplette. On ne sait pas si ça va rincer ou se coller au beau fixe. Comme la neige est faiblarde au bord de l’eau, nous décidons de rentrer un peu dans les terres. Nous avions repéré deux petits sommets sur la carte : des pentes douces, des reliefs sans suprise, de quoi prendre la température de la rando locale.
Le premier sommet (Tredjefjellet 898 m) s’atteint facilement, mais nous faisons pour la première fois connaissance avec le vent local (qui passe sous les os) qui nous glace et son corolaire : d’énormes corniches sous les crêtes et sommets. Autant dire qu’il va falloir être attentif les prochains jours. Chaque sommet dispose d’une petite boîte en acier, renfermant un registre, nous laissons donc une trace de notre passage. Ensuite vient la descente, et la c’est grand soir avec une moquette toute souple sur laquelle on se fait bien bien plaisir. Nous enquillons avec un autre sommet au nom délicat de Istindjenas (851m) et sa descente toute aussi bonne.
Jour 4 : Dalfjellet (644 m). 600 m de dénivelée positive…à pieds
Nous sommes tombés en pâmoison devant une superbe photo de 2011 prise pas loin de la maison que nous louons et le topo est juste génial. Alors nous prenons la direction de Grunnfarnnes, pour faire chanter les spatules face à la mer sur le Dalfjellet, une superbe pyramide face à la mer. Mais arrivé, sur place, surprise, il ne reste qu’un seul filet de neige sur toute la face. Alors, comme le soleil est là et qu’il fait doux, nous nous organisons une petite virée à pied (les spatules resteront dans le coffre). On démarre par la visite d’un immense séchoir à morues à ciel ouvert. Pour en trouver la route, c’est simple, il suffit de suivre l’odeur puissante. Et franchement ces séchoirs c’est un sacré spectacle : des milliers de poissons pendus comme des jésus d’un côté, et des guirlandes de tête de l’autre. Pas de doute, l’île de Senja c’est un pays de pêcheurs.
On reprend notre ascension pédestre dans un décor de folie furieuse (vagues + grand large + îles + falaises noires + pics = 20/20 en esthétique).
Une petite pause au sommet (un mot sur le carnet) et puis comme il reste une langue de neige, à défaut de la skier nous décisons de la “luger”. Et franchement, c’est un des meilleurs souvenirs du séjour !
Jour 5 : Kvaenan (964 m)
Aujourd’hui c’est grand jour puisque nous allons monter sur le Kvaenan, point culminant de l’île de Senja. Un sommet qui nous fait de l’oeil depuis plusieurs jours : son arête sommitale est constellée de petits pics. La légende locale raconte que ce sont des trolls pétrifiés. Nous allons donc vérifier. Le départ se fait depuis le bord de mer et demande un peu de portage dans la mousse.
Nous gagnons tranquillement le sommet quelques heures plus tard. Les trolls ont la tête dans les nuages et le vent vient nous saluer, une cordialité dont on se passerait bien mais que nos vestes en Gore Tex tolèrent.
La neige est infâme dans la tempête puis devient toute souple un peu plus bas. On enchaine alors les fameux virages “carte postale” face à la mer et une nouvelle montée pour un rab’ de poudre, un bonheur !
Jour 6 : Skolpan (779 m)
Ce matin, la météo nous a préparé un plafond très bas et a causé quelques quintes de toux pendant la nuit. Nous nous orientons donc vers un programme tranquille avec un peu de tourisme sur le nord de l’île. Nous gravissons les pentes sympathiques du Skolpan et croisons pour la première fois des skieurs dans la montagne. S’en suivra un cocasse échange en anglais avant de s’apercevoir que nous conversons avec… des français ! La descente ne sera pas le plus grand des souvenirs mais Senja, par tout temps, sait prendre soin de ses invités en nous offrant des magnifiques couleurs de fjord. De quoi révasser, bien emmitouflé sous sa capuche.
L’après-midi nous offrira encore des belles surprises avec un arrêt dans le Esfjorden et sa poésie paysagère : des rives toutes en roches et secouées par la houle, un ciel mystique qui dévoile une multitude de nuances grisées, le tout surplombé par les aiguilles effilées du Okshornan. Alors malgré les doigts qui piquent et les chaussettes mouillées, on aurait envie que le temps se suspende, pour rester, à jamais, dans ces ambiances si particulières.
Références des cartes
- Tromsø fastland –Stuoranjárga – 1:50 000 : carte de randonnée Turkart n°2629
- Senja Sør– 1:50 000 : carte de randonnée Turkart n°2227
- Senja Nord – 1:50 000 : carte de randonnée Turkart n°2226
C’est l’histoire d’une angevine d’origine et rennaise d’adoption, qui rencontre un savoyard à Londres… Et la suite est assez simple. Un saut de 700 km en Savoie, des chaussures de rando, des skis, des bâtons et un sac à dos plus loin, ma vie s’écarte des chemins de bords de Loire pour les sentiers de GR et les pentes enneigées des Alpes.
Après 5 années à s’acclimater, prendre le pli, user les semelles, un petit break d’un an nous a fait prendre les chemins du monde. Juillet 2011/juillet 2012, le projet "Un pas de côté sur le monde" prend toute sa mesure. Nous partons un an à travers Inde, Asie du Sud Est, Australie, Amérique du sud. Nous cherchons des partenaires financiers, des sponsors et créons la marque et le site internet qui nous suit toujours dans nos pérégrinations. www.unpas2cote.com/
Ce que j’ai préféré pendant ce périple d’un an?
Le trek en autonomie au Ladakh,
la traversée du Laos à vélo
le road rip dans le désert australien
la Carretra Austral en stop nous menant au Parque National de Los Glaciares et au Parque Torres del Paine (articles ici)
l’ascension du Huayna Potosi en Bolivie ( article ici)
Nos foulées dans la cordillère blanche péruvienne!
Pendant ce voyage, nous avons été testeurs pour la marque Schöffel ( Autriche). Nous avons été doté d’une tenue complète ( pantalons, polaires, gore tex, bonnets…) et rendions des articles et reportages vidéo une fois par mois sur notre périple. Voici une petite sélection des meilleurs articles:
Le test de la Moutain loft en Patagonie
Test en treking dans la jungle au Laos
Test des chemises antimoustique en Thaïlande de Laos
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Il faut dire la vérité maintenant… je n’aime pas marcher… c’est trop lent, ça bouge pas assez vite et surtout, si c’est à la journée et qu’on fait un aller-retour, je maudis en général mes compagnons de rando. J’aime la marche-voyage, la rando-déplacement, bref.. enfiler un sac pour 2, 3 ou 15 jours et avoir l’impression de "rencontrer" le paysage et les gens. Si vous voulez m’emmener à la journée, en général, je préfère courir, c’est plus sympa, ça va plus vite et ça rajoute un peu de piment. Je me suis donc mise à la pratique du trail (attention, en douceur, je n’ai pas l’UTMB en tête!!)
Ce qui reste après avoir voyagé un an… c’est le virus ou les séquelles du virus. Alors on essaye régulièrement chaque année de s’évader un peu sans forcement aller très loin. Un séjour à ski de rando, une boucle de plusieurs jours à vélo, une traversée de massif en trail ou en bivouac et quelques excursions dans des contrées plus lointaines dès qu’on le peut.
voilà…cette description est un peu longue..désolée, déformation professionnelle ! Ah oui, je suis chargée de communication alors j’aime un peu trop parler, papoter, écrire, raconter…! on ne se refait pas!