Station du Mont-Dore -> Murat-le-Quaire – 17 km

L'Auvergne est comme une femme : à peine est-on dans ses bras chaleureux et verdoyants, ou au creux de ses formes arrondies, qu'on refuse de les quitter...

Focus Rando :Station du Mont-Dore -> Murat-le-Quaire – 17 km

Mon vœu durant ma nuit agitée était exaucé : le soleil brillait à nouveau et présageait une durée infinie ! La tendresse de mon réveil connut une joie intense sans précédant. La clarté du ciel me comblait. Rien d’autre n’aurait pu me donner à ravir. Cette journée devait clore mon circuit de cinq jours et quatre nuits, mettant ainsi un terme à la première partie de mon périple.

Je m’acquittai de ma note à la réception et questionnai la femme derrière le comptoir au sujet d’une curiosité locale. Dès neuf heures passées, j’étais en partance pour de longs kilomètres de randonnée. J’accomplis un détour par le haut de la station, saluai des vaches salers et accédai tranquillement à un sentier GR 4E menant au Mont-Dore. Au lieu-dit « Les Longes », je traversai un pont sous lequel coulait avec frénésie la Dordogne. Cette image immortalisée sur pellicule, ainsi que la rangée florale derrière moi, symbolisait le retour du beau temps. Plus loin, je rejoignis la Départementale qui reliait Mont-Dore à la station. Puis je gagnai, avant l’entrée dans la ville thermale, un chemin pédestre à ma droite.

Je plongeai alors au creux d’un bois touffu, entre une face rocheuse et un abîme au fond duquel bondissait en abondance un torrent. L’air y était frais, malgré l’humidité accrochée aux arbres. Je dépassai ou me fit dépasser par des randonneurs devenus affluents. Après deux kilomètres de marche sur de grosses pierres et sur un sol terreux, je débouchai en amont à l’une de ces curiosités locales dont j’avais sollicité l’itinéraire. De loin, j’entendais le bruit discontinu d’une chute d’eau. A mon approche d’une clairière, je découvris la Grande Cascade, haute de trente mètres, qui arrosait les récifs à ses pieds avant de se former en torrent et de se jeter dans la Dordogne, en contrebas. Je demeurai en ces lieux sublimes le temps d’une pause-déjeuner, installé à un bloc de rocher surplombant la naissance du torrent. A travers des percées entre les arbres, le ciel se distinguait ; il se voila dangereusement jusqu’à camoufler par instants le soleil et suspendre ainsi la chaleur. Un halo lumineux se créait subtilement parfois au-dessus de la Cascade, valorisant davantage les reflets déjà fondés de façon naturelle aux abords de la verdure.

A mon dépit, il m’était impossible ni de prolonger au-delà de ce lieu féerique, par manque de temps, ni de rester longuement pour admirer en profondeur la Cascade. Aussi me forçai-je à effectuer le chemin inverse. Le restant de ma route était simplifié : je devais descendre vers le Mont-Dore, traverser la Dordogne pour atteindre la rive opposée, longer la Dordogne jusqu’à la Bourboule, puis bifurquer vers Murat-le-Quaire.

Vers midi, en m’éloignant de la Cascade, le ciel se couvrit totalement. La fraîcheur prit d’emblée possession des lieux. Sur une allée forestière menant au Mont-Dore, le tonnerre gronda. Une pluie fine ruisselait sur mes pas. Le bruit de la tourmente se répandait en écho, de sorte qu’il était encore possible d’entendre son effet même une minute après, de loin en loin. Je m’abritai sous des feuillages, sur un banc. En attente d’une inversion du temps, je terminais de me restaurer. Le crachin redoubla en un déluge de giboulées désormais intermittentes et dans une série d’éclairs vifs. Forcé par la longue distance me restant à accomplir, je repris mon circuit initial.

Les premières maisons du Mont-Dore m’apparurent enfin. L’avalanche pluvieuse cessa graduellement, au point de disparaître à ma sortie de la forêt. Force est de constater qu’à chacun de mes passages dans cette cité thermale, de renommée mondiale, je me faisais surprendre par la grisaille et les orages. A croire qu’on ne pouvait l’admirer que sous cet aspect – par ailleurs l’eau joue un rôle prédominant et fondamental dans le charme de cette ville. Malgré cette observation, la météo avait refroidi d’instinct mes ardeurs quant à une brève visite de ses plus beaux bijoux. Je fis donc une traversée éclair et débarquai, soulagé et glacé, sur l’autre rive. En consultant ma carte, j’optai pour suivre un nouveau chemin forestier qui, en se joignant à des sentiers escarpés, allierait la Bourboule à l’issue de six kilomètres. Les nuages m’accompagnèrent malgré une excellente luminosité. Le soleil s’entêtait à jouer à cache-cache avec les nuées ; tandis que les températures s’amusaient au yoyo au gré de leur humeur.

Je gagnai, non sans mal, au lieu-dit « Plat à Barbe » qui offrait, moyennant finance, le spectacle de deux formidables cascades, éloignées l’une de l’autre d’une centaine de mètres. Je risquai même, pour la première cascade visitée, à m’engager au col formant la chute d’eau, depuis laquelle plusieurs mètres me séparaient du point de chute. Derrière moi, le ruisseau se fracassait sur les rochers et me menaçait à tout instant de me faire trébucher. Un dément tel que moi ne pouvait que se mettre en péril pour seulement des photos, certes uniques mais dangereuses ! A vrai dire, arriver d’aussi loin et de ne prendre aucun risque pour ne pas manquer l’essentiel, cela revenait à un contre-sens.

COMMENT SOUTENIR I-TREKKINGS ?

Comment soutenir I-Trekkings ? En partageant cet article par exemple ou en effectuant vos achats chez nos partenaires (Merci de ne pas cliquer pour cliquer. N’achetez que si vous avez un besoin et pensez à accepter les cookies de nos partenaires dès l’arrivée sur leur site). Il y a bien d’autres façons de soutenir I-Trekkings. Pour en savoir plus, c’est par ici.

Le top de nos partenaires pour vous équiper :

  • Alltricks : BlackWeek sur plus de 22 000 produits
  • CimAlp : Jusqu’à -40% sur les vestes techniques et les doudounes jusqu’au 18 novembre
  • Direct-Running : Before Black Friday – jusqu’à-70%
  • Ekosport : 20€ offert par tranche de 100€ d’achat
  • I-Run : Running Weeks. Jusqu’à -40% sur le site
  • Les petits Baroudeurs : La Boutique Outdoor pour équiper vos enfants et petits enfants.
  • Lyophilise & Co : Lyofolies jusqu’à -15%
  • Snowleader, The Reblochon Company : C’est la rentrée, -15% supplémentaire sur tout les accessoires snow
  • Trekkinn  : 10 000 bons plans

Le top de nos partenaires pour partir en rando et en trekking :

  • Allibert Trekking (Agence de voyage basée dans les Alpes, spécialiste rando, trekking et voyages d’aventure)
  • Atalante (Spécialiste du voyage d’aventure, de la randonnée et du trek)
  • La Balaguère (randonnées dans les Pyrénées et à travers le monde)
  • Randonades (Randonnées dans les Pyrénées et rien que les Pyrénées)
  • Travelbase (Agence de voyage pour des aventures à vivre en groupe ou en solo, et avec l’esprit Travelbase)

Ma soif d’aventure ainsi étanchée, me voici dorénavant hors de la forêt, à destination de la Bourboule sur la D130. Des éclaircies effectuaient la même route et les nuages s’écartelaient enfin. Je franchis la ville comme une flèche, en suivant le cours de la Dordogne sur la rive sud. A dix-huit heures passées, j’envisageai de me détourner du côté du Parc Fenestre, créé en 1875, qui abrite nombre de variétés de plantes vivaces et des arbres centenaires aux racines écorchées.

En toute hâte après une brève visite, je quittai le Parc et transperçai en large la Bourboule pour m’enfoncer dans des chemins boisés. J’empruntai la même balade déjà suivie lors de mon premier jour d’arrivée ici, pour l’avoir escaladé jusqu’à la Roche des Fées à travers les chemins ombragés. Pourtant, au quatrième jour de randonnée, l’intention était de prolonger jusqu’au village de Murat-le-Quaire, sur le versant Sud de la Vallée de la Haute-Dordogne, soit trois kilomètres à gonfler à mon programme. L’accès à ce bourg semblait aisé en consultant les guides de randonnée, tout en respectant un balisage très précis. Or, à l’évidence, les sentiers ainsi décrits étaient en pente raide et terriblement rocailleux. Il me fallut une heure entière pour atteindre mon lieu d’hébergement, à la sortie de Murat-le-Quaire et aux abords de plusieurs départs de randonnée.

Le gîte-auberge de montagne, « la CaBanne » (1100 m), surplombait la Bourboule et la vallée de la Haute-Dordogne, dans un cadre de verdure et propice à la détente. Il ne manquait plus que les chevaux attelés sur le champ à côté pour s’imaginer dans un autre pays, voire un autre univers. Le lieu était, en conséquence, idéal pour une partance immédiate au lac de Guéry, une de mes prochaines étapes du lendemain. Je ressentais, en ce début de soirée, une fraîcheur et un vent du sud gagner en terrain.

La lourdeur de mes jambes me rappelait le nombre effarant de kilomètres engloutis. Aux environs de douze, peut-être quinze en comptabilisant le détour par la Grande Cascade sur les hauteurs du Mont-Dore.

Le patron de l’auberge parut jeune et chaleureux. Il m’accompagna jusqu’au seuil de ma chambre. Au premier étage, il me pria de me déchausser pour respecter l’hygiène. Puis ensemble nous gravissions à nouveau un étage menant à une série de chambres. Il ouvrit celle au numéro 7 et je découvris un espace aménagé sous les toits. Cette mansarde au charme familial me plaisait à ravir. Epuisé, je laissai choir mon fardeau à terre et m’écroulai à l’horizontal sur le lit douillet à deux places, bras et jambes tendus ; puis les paupières closes, je m’efforçai d’évacuer la lourdeur de mes membres et de permettre à mon esprit de se reposer.

Le dîner, servi dans une salle panoramique, se composait d’une cuisine familiale et raffinée. La sérénité ambiante favorisait à s’attarder à la contemplation de la pièce, ainsi que les pâturages que j’apercevais depuis l’intérieur. Sur un petit carnet, je décrivais mes émotions de la journée, sans être gêné ni par le tumulte de mes voisins, ni par l’interruption assidue de l’unique serveuse, une séduisante jeune femme aux attributs envoûtants. Vraiment, si je devais revenir dans les parages, je me verrai dans l’obligation de séjourner quelques jours de plus à la CaBanne pour mieux savourer les délices qui me tendaient les bras. En fin de repas, je rendis visite à la serveuse et lui demandai s’il était envisageable d’obtenir un panier-repas pour mon déjeuner du lendemain. Après maintes concertations avec son patron sur certaines de mes exigences, elle me promit quelques victuailles. Je l’en remerciai et la quittai comblé.

Ma soirée fut occupée à parcourir, dans un petit salon du premier étage, des magazines narrant l’histoire de la région ou des lacs formés à l’endroit d’un ancien volcan. M’ayant laissé surprendre par un engourdissement naissant, je me couchai tôt avec la perspective de passer une nuit tranquille.

Ici, se clôturait définitivement mon circuit en boucle, dans une douceur idyllique.

Share via
Copy link
×