En 2014, Rudi et moi, nous découvrions les Cévennes à vélo. Conquis par les lieux et les paysages nous rêvions déjà à l’époque de revenir courir dans les Cévennes en empruntant les sentiers pour sillonner les sommets et les causses. Quelques années plus tard nous revoilà !!! Comme d’habitude, en amont du projet, on commence par se renseigner sur les GR et sentiers existants qui traversent le secteur. On tombe très rapidement sur le très connu chemin de Stevenson (GR 70). Après quelques heures de recherches et de renseignements, il s’avère qu’en plus d’une fréquentation importante, le chemin emprunte beaucoup de pistes et de longues portions de routes. Clairement ça ne nous fait pas trop rêver …
Rudi adore mettre quelques sommets dans nos traversées ! C’est donc tout naturellement qu’il esquisse un itinéraire qui relient plusieurs sommets emblématiques des Cévennes. Les bases de notre projet Steven Run sont posées : départ du Puy en Velay direction le Mont Mezenc (1753 m) sommet pile sur la frontière de la Haute Loire et de l’Ardeche. Ensuite plein sud direction le Mont Lozère et ses 1699 m et en guise de dessert le Mont Aigual (1567 m).
Pour varier un peu les plaisirs, nous décidons de partir en mode léger afin de pouvoir courir un peu sur les portions plates et descendantes.
Le départ est fixé le samedi 9 Juillet, ça tombe bien pas une nuage à l’horizon pour toute la semaine … 😊
1. Le Puy en Velay – Freycenet La Tour
+ 989 m/ – 499 m 32,2 kmAprès un copieux petit-déjeuner au Puy en Velay nous partons tranquillement en suivant les traces du Chemin de Stevenson. La journée est consacrée au réveil du corps et à la libération de l’esprit embrumé par le quotidien.
Il y a pas mal de monde sur les sentiers d’autant qu’une magnifique semaine est annoncée ! Pas une seule goutte à l’horizon. Nous alternons entre routes, pistes, sentiers et traversons tranquillement les premiers villages dont Coubon. A peine arrivé au Monsatier sur Gazeille, nous quittons déjà Stevenson et le GR70.
Comme souvent une fois sortie des grands axes nous nous retrouvons seuls sur les sentiers. Nous arrivons un peu tôt dans l’après-midi, nous décidons donc d’aller visiter l’étang des Barthes. Petite escale bucolique pour terminer la journée avant de rejoindre notre gite à Freycenet La Tour.
2. Freycenet La Tour – Les Clots par le Mont Mezenc et le Jerbier de Jonc
+ 1406 m/ – 1292 m 46 kmAprès notre mise en jambe de la veille, une belle étape nous attend. Première étape : rejoindre les Estables pour nous ravitailler avant de prendre la direction du premier sommet de notre périple : le Mont Mezenc !
Juste avant midi nous profitons d’une vue époustouflante depuis le sommet !
Une petite pause sucrée et rapidement nous repartons. Nous alternons entre sentiers et routes pour rejoindre un petit bonus du parcours le Jerbier de Jonc. Ce sommet est vraiment étonnant. On a l’impression d’être à 3000 m d’altitude dans un dédale de roches et de pierriers mais seulement sur 150 m de dénivelé … Une belle découverte avant de faire le plein d’eau au niveau des sources de la Loire. (A priori le site touristique aménagé ne correspond pas aux réelles sources de la Loire, elles se trouvent 1 km plus loin)
Nous ne nous attardons pas trop car la journée est loin d’être terminée. Il nous faut encore rejoindre le gite du Rousset du Lac au niveau des Clots.
Le gîte est rustique mais nous sommes très bien accueillis !
3. Les Clots – La Bastyde Puy Laurent
+ 1081 m/ – 1298 m 43 kmPas de sommet au programme de cette journée mais encore une belle étape. Le GR7 que nous suivons tout au long de la crête est tout simplement magnifique. Nous alternons entre sous-bois et vues plongeantes sur l’Ardèche. Ce tronçon de notre traversée est un véritable régal pour les yeux.
Une petite pause au col de la Chavade et nous repartons direction Masméjan. La chaleur commence à être étouffante et écrasante. La remontée au Sommet de Pézouillouse ne se fait pas sans mal et l’arrivée à La Bastide Puy Laurent est salvatrice. On ne saurait que trop conseillé le gîte de l’étoile et son emblématique gérant, ancien chercheur d’or et cuisinier hors pair !
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4. La Bastide-Puylaurent – Station du Mont Lozère
+ 1245 m/ – 845 m 35,8 kmNotre étape du jour est un peu moins longue, on en profite pour marcher et récupérer un peu des étapes précédentes. Depuis La Bastide-Puylaurent, nous avons retrouvé le chemin de Stevenson, ses nombreux randonneurs et l’emblème du sentier : l’âne ! Parfois accompagnés de lointains cousins …
Nous cheminons tranquillement au fil de la journée sur des chemins, pistes et routes bucoliques. Nous croisons les sources du Lot et après un gros goûter au Bleymard nous attaquons la dernière montée de la journée en direction de la station du Mont Lozère.
Nous logeons pour la nuit au relais des Cerfs, un hôtel remis à neuf par son jovial propriétaire. Ce fut pour nous une soirée sous le signe des fous rires…
5. Station du Mont Lozère – Florac par le mont Lozère
+ 1074 m/ – 1946 m 41,6 kmPour nous mettre en jambe au réveil rien de tel que le sommet du Mont Lozère. Une vue splendide sur ce sommet caractéristique du département. Au Sud notre objectif de demain : Le Mont Aigual et au Nord nos souvenirs avec le Mont Mezenc.
La descente jusqu’au Pont de Montvert restera parmi une des plus belles de notre trail de 7 jours dans les Cévennes. Nous arrivons dans le village tout juste avant midi. Il ne nous en faut pas plus pour nous installer en terrasse et déjeuner à l’ombre avec une vue imprenable sur le Tarn.
L’après-midi qui débute à La Cham de l’Hermet est tout aussi belle que notre descente. Jusqu’au Signal du Bougés, le sentier reste agréable. Mais la suite jusqu’à Florac est plutôt inintéressante. Une large piste en sous-bois monotone et sans point de vue. C’est là que courir un peu prend tout son sens et fais passer un peu plus vite les heures.
Nous arrivons vers 19h à Florac, la journée a été longue mais un petit restaurant Italien dans le centre nous fait vite oublier cette après-midi sans saveur.
6. Florac – Valleraugue par le Mont Aigoual
+ 1593 m/ – 1783 m 44,5 kmOn pourrait résumer cette étape par « Une trèèèèès longue journée » ! L’ascension jusqu’au col du Rey est plutôt bien orientée, à l’ombre et progressive.
S’ensuit une longue alternance de piste et route peu intéressante jusqu’au col de Salidès où nous avons pris notre repas.
Depuis quelques dizaines de minutes c’est le manque d’eau qui commence à nous inquiéter. En effet, nous n’avons croisé aucune source depuis ce matin et les robinets de l’aire de camping situés aux « Cabanes » sont à secs. Heureusement, j’ai toujours quelques pastilles pour purifier l’eau dans le sac !
Nous décidons de « couper » par un chemin qui passe par le hameau de Sext et qui suit le ruisseau de Brion. On ne va pas se mentir ce ne fut pas une grande idée …
Nous avons galéré au milieu de nulle part pendant une bonne heure avant de retomber sur le GR 66 au col de l’Estrade. Autant dire que la pose au bar du Mont Aigoual fut royale, car inattendue et indispensable pour les 1h30 de descente restante jusqu’à Valleraugue.
7. Valleraugue – Saint Jean du Gard : 33 km et 1340 D+
+ 1331 m/ – 1511 m 33 kmC’est un peu fatigué que nous commençons la dernière journée de notre périple. Sur le papier l’étape ne semble pas bien passionnante. Mais malgré tout la crête à partir de Bonperrier vaut le détour.
Le filet d’eau coulant à la source du Col de l’Asclier nous a permis de recharger et d’évacuer les quelques degrés accumulés depuis la matinée. Ce fut également un clin d’œil à notre périple à vélo 8 ans plus tôt.
C’est sous une chaleur écrasante et dans une ambiance étouffante que nous avons rejoint St Jean du Gard en passant par le col de la Mortière, le col de Cabane Vieille, et le Mont Brion avant d’amorcer notre descente finale.
Epilogue de nos 7 jours de trail dans les Cévennes
Ces 7 jours de trail dans les Cévennes en parallèle du GR 70 fut un voyage à part entière. A la fois par la diversité des paysages traversées, la distance parcourue et le fait que nous ayons choisi de le parcourir en trail. Une fois encore nous avons pu constater que sortir des itinéraires classiques (Chemin de Stevenson) permet d’être quasiment seuls sur les sentiers, de découvrir des paysages magnifiques et de s’affranchir des standards touristiques.
Ce périple conclu certainement, pour quelques années, notre exploration de cette partie de la France. Rendez-vous l’année prochaine sûrement plus au nord, par-delà les frontières…
