Tour de l’Arcalod

Tour de l'Arcalod (2217 m) dans le massif des Bauges dans les Alpes. Récit et trace GPS de mes 2 jours de randonnée au départ du village de Jarsy.


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Focus Rando :Tour de l’Arcalod
2 jours +1850 m/-1850 m 3
Randonnée Boucle Cabane et Refuge
Montagne Mai, Juin, Juillet, Août, Septembre, et Octobre

Hier soir, la météo annonçait un week-end de mai radieux sur les Alpes du nord. En deux temps trois mouvements, j’ai étudié les possibilités de randonnée sur le week-end dans le massif des Bauges. Notre choix s’est porté sur le tour de l’Arcalod. Ayant une tente et des sacs de couchage à tester, on a opté pour le bivouac.

Ce matin, nous préparons les sacs. 28 kg pour les deux réunis. Nous n’avons rien oublié. Il est temps de rejoindre le massif des Bauges !

Deux mots sur les Hautes-Bauges

Situé entre Annecy, Aix les Bains, Chambéry et Albertville, le massif des Bauges est un massif préalpin qui allie une nature et un terroir généreux. Le secteur des Hautes-Bauges dans lequel se trouve la pointe de l’Arcalod est probablement l’un des plus riches de ce massif préalpin sur le plan naturaliste : 900 fleurs différentes (soit 15 à 20% de la flore de France) et une faune diversifiée. Le secteur abrite l’une des plus fortes populations de Chamois (environ 2000 individus), qui a servi pendant longtemps à soutenir ou à recréer des colonies dans d’autres massifs alpins. D’autres ongulés fréquentent cet espace : le Mouflon, le Sanglier, le Chevreuil, le Cerf élaphe… et les ongulés domestiques (vache, chèvre et mouton). Les oiseaux sont eux aussi bien représentés (Pic noir, Linotte mélodieuse, Tétras lyre, Lagopède alpin, Perdrix bartavelle, Aigle royal, Tichodrome
échelette…).

C’est au cœur de cet espace naturel unique que nous nous apprêtons à partir en randonnée…

Jarsy – Chalet d’Orgeval

+ 1045 m / – 300 m  5h00

C’est depuis l’Eglise de Jarsy où nous sommes déjà partis pour le Tour du Mont Julioz que nous démarrons notre Tour de l’Arcalod, pic de 2217 mètres situé dans les Hautes-Bauges et point culminant du massif.

On quitte Jarsy par le sud direction Carlet par un petit sentier envahi par les herbes hautes et les orties. Nous sommes mi-mai et peu de randonneurs ont déjà emprunté ce chemin vu la quantité de neige tombée cet hiver. Dans le fourré forestier, un chevreuil se dresse à notre approche. Nous stoppons nette notre progression ; l’animal en profite pour prendre la fuite et s’enfonce un peu plus dans la forêt.

Sur les hauteurs du hameau, pique-nique au milieu d’une clairière face au Mont Colombier (2045 m) et au Roc de Poyez. Il fait beau et chaud : difficile de redémarrer la machine corporelle après le repas alors que nous venons à peine de partir.

On traverse Très Roche puis on s’enfonce plein sud dans la sapinière dominant les sources de Chaudanne avant de remonter le cours du torrent de Nant Fourchu.

A Rière Bellevaux, courte halte à la fontaine pour se désaltérer puis nous rejoignons le fond du vallon au confluent du Chéran et du Nant d’Orgeval que nous remontons sous une hêtraie sapinière par un sentier large mais raide. Johanne avance tranquillement sans forcer. Elle a tout compris à l’approche de la montagne. Pourquoi forcer comme un bœuf alors qu’on peut progresser sans se mettre dans le rouge et profiter de l’espace naturel qui nous entoure. A la sortie de la forêt, nous passons une bergerie. Instinctivement, nous nous retournons. Le panorama sur le Mont Pecloz (2147 m) et l’arête de l’Arpette est indiscutablement le plus beau point de vue de la journée.

Nous restons sous le versant est de l’Arcalod et arrivons au chalet d’Orgeval (1603 m) déjà dans l’ombre. Fermé à cette saison de l’année, nous décidons de bivouaquer plutôt que de dormir dans l’abri mis à la disposition des randonneurs afin de pouvoir tester la tente Spectrum 23 de The North Face. Plus bas, nous avons bien vu le panneau interdisant le camping dans les alpages d’Orgeval. Cette interdiction inclut-elle le bivouac ? Nous ne le pensons pas sur le moment. Au retour de la randonnée, j’ai voulu en savoir un peu plus et j’ai joint le Parc Naturel Régional des Bauges. Le bivouac est strictement interdit dans l’enceinte de la Réserve nationale de chasse et de faune sauvage des Bauges. Les Alpages d’Orgeval étant privés, la législation ne s’applique pas. C’est donc le propriétaire du refuge qui peut autoriser ou non le bivouac sur son terrain. Et sachez que les propriétaires du refuge interdisent de planter la tente, qu’il s’agisse de camping ou de bivouac.
D’ailleurs, deux gars dormiront cette nuit dans l’abri, ce que nous aurions aussi dû faire. Si je relate ce fait, c’est pour répondre au manque d’informations sur la question du bivouac (sans aborder les zones interdites) dans la Réserve nationale de chasse et de faune sauvage des Bauges. A notre prochain passage, nous dormirons au refuge ou dans l’abri. Une personne prévenue en vaut deux comme dit le dicton !

A titre informatif, sachez que le chalet d’alpage d’Orgeval est un refuge gardé ouvert l’été suivant la date de montée des vaches. Hors période, un abri permet aux randonneurs de passer la nuit.

A la nuit tombante, une marmotte se met à siffler au dessus du refuge. Nous levons la tête et distinguons dans la pénombre un chamois solitaire (sans doute un mâle) traversant les éboulis à quelques encablures du terrier de la marmotte.
Ce fut notre dernier acte avant de partir nous coucher.

Informations refuge :

Refuge Chalet d’Orgeval
73630 JARSY
Tel. (au refuge) : 33(0)4 79 52 18 72
Tel. : 33(0)4 79 54 80 44
20 places
Ouvert l’été selon la date de montée des vaches

Chalet d’Orgeval – Jarsy

+ 510 m / – 1265 m 13,5 km  5h30

La nuit a été bonne et plutôt douce (8°C minimum dans la tente). On se lève un peu avant le lever du soleil. Johanne prépare le petit-déjeuner pendant que je fais quelques photos de la vallée d’Orgeval.
Nous laissons sécher la toile de tente quelques minutes au soleil avant de la plier. Quelques gouttelettes s’y sont accrochées à l’extérieur (rosée) comme à l’intérieur (condensation). Nous croisons nos premiers randonneurs de la journée venus faire la pointe de Chaurionde (2173 m), le sommet classique des alentours. Il faut dire que la Pointe de l’Arcalod demande un pied alpin beaucoup plus aguerri.
On se garde Chaurionde pour une autrefois.

Du chalet d’Orgeval, on monte au col (1740 m). La vue sur le refuge et la vallée est splendide et le paysage très coloré. Au col, c’est un névé qui nous accueille. Et la raide descente pour moitié sur le névé pour autre moitié sur une pelouse glissante n’est pas une partie facile à passer. Nous ne gâchons pas pour autant notre plaisir à admirer la vallée de Ruph qui s’enfonce devant nous. Johanne fera néanmoins une belle glissade d’une vingtaine de mètres ; plus de peur que de mal !

C’est le pied incertain que Johanne reprend le sentier. Sa chute lui a filé une belle trousse. Sous le couvert d’un taillis forestier à deux pas du sentier, un chamois semble chercher une plante herbacée plutôt qu’une autre. Il retourne rapidement sous le couvert des conifères.
Sur le replat à la lisière de la forêt domaniale, on croise deux gars au chalet de Bonverdan. C’est un abri ouvert aux randonneurs. Lors de notre passage, il était équipé en popotes.
On continue en longeant le flanc est de l’Arcalod par un pierrier en partie sous un névé puis par un sentier en balcon conduisant à la source des Auges (1550 m). Nous laissons de côté le chemin qui descend dans le vallon de Saint Ruth pour monter au Pas de l’Ours (1660 m) par des lacets raides et vertigineux. Bivouac possible pour une tente également ici.

On descend ensuite sous la pointe des Auges pour arriver au replat du Plan de France. Avant, nous devons descendre un névé encore bien consistant pour mi-mai.
On rejoint un sentier érodé par endroit offrant un joli point de vue sur le lac d’Annecy. Nous nous arrêtons pour casser la croute à l’écart des barres rocheuses.

Après ce repas frugal, nous descendons jusqu’à la piste forestière de la combe d’Ire. Trois chemins partent en tout sens. Nous prenons celui de gauche sur une centaine de mètres et rejoignons le col de Chérel (1495 m) par les alpages. Nous pensions y trouver de l’eau. Que nenni ! Nous nous contenterons de l’eau qu’il nous reste… Pas grand chose en somme !

Nous descendons par un sentier raide à travers la forêt de la Combe d’Ire. Avant 1930, la Combe d’Ire faisait figure de « forêt vierge » : aucune route ou piste ne permettait d’y accéder. La route forestière, longue de 12, 7 km entre le col et la scierie de Rivollet et construite entre 1931 et 1952, reste l’unique moyen, en dehors des sentiers de randonnée, pour accéder à la forêt.
A une intersection, nous avons le choix entre deux itinéraires pour rejoindre le pont de Leyat. Nous optons par celui de droite, plus long mais moins raide. Nous franchissons le pont et laissons dérouler les pas jusqu’à Précherel puis Jarsy. Fin de la randonnée.

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