Le Tour du Mont Blanc est un trek mythique, parcouru par des générations de marcheurs, un classique de la longue randonnée, sa distance est variable selon l’itinéraire emprunté, environ 200km et 15000m de dénivelé à parcourir en une dizaine de jours. La route passe par sept vallées autour du massif du Mont-blanc : Chamonix (ou Arve), Montjoie, Vallée des Glaciers, Val Veny, Val Ferret, Vallée d’Arpette et du Trient en Suisse.
Les étapes de mon Tour du Mont-Blanc :
- Les Houches – Refuge du Truc
- Refuge du Truc – Refuge du Col de la Croix du Bonhomme
- Refuge du Col de la Croix du Bonhomme – Refuge Elizabetta
- Refuge Elizabetta – Refuge Bertone
- Refuge Bertone – Refuge Elena
- Elena – Relais d’Arpette
- Relais d’Arpette – Refuge du Col de Balme
- Refuge du Col de Balme – Refuge de la Flégère
- Refuge de la Flégère – Les Houches
L’idée m’est venue de faire le Tour du Mont-Blanc un peu plus d’un mois avant le départ, d’une part je ne savais pas où partir pour mes vacances, pas envie de rester dans le béton, d’autre part je suis dans une super forme, la meilleure depuis des années j’ai donc envisagé de partir sur plusieurs jours et ce trek m’est venu à l’esprit, bien envie de faire le GR54 autour des Ecrins aussi mais je ne suis jamais allé autour du Mont Blanc à la différence de ce dernier où je fais de nombreuses randos.
L’ascension du Mont Blanc en elle-même peut se faire avec un guide style stage UCPA, mais ça dure 2/3 jours, ça coûte un bras (genre 1000€), bref pas ce que je vise!
Par contre en faire le tour, là ça commence à m’intéresser! Pareil on peut suivre un groupe encadré et ne porter que son sac de la journée, le reste étant transporté jusqu’au prochain refuge par l’organisateur, coût de l’opération plus de 600€, mais pas dans l’esprit…
Cette rando c’est aussi un défi perso, je ne souhaitais pas spécialement partir seul, passionné de photo le poids du matériel ajouté à celui du sac et de l’équipement ne me réjouit pas, mais personne n’est disponible ou ne veut/peut le faire dans les dates imparties, bref ça sera en solo, ce qui dans le fond sera aussi bien d’un point de vue personnel.
Les conditions idéales sont donc réunies, partir début Septembre m’évite les hordes de touristes sur les sentiers, randonnant à la journée en tong…
La seule inconnue c’est la météo, je ne peux que croiser les doigts pour que le temps soit magnifique…
Une fois le projet en tête ça n’a pas traîné, un WE pour sonder internet, recevoir le guide topo de la Fédération commandé sur Amazon et je connaissais par cœur le coin, mon itinéraire était fait, reste à savoir si je m’y tiendrais ou si j’improviserai mais là est tout le plaisir !
Ma principale interrogation reste liée à la météo : les refuges. Je pense y manger mais aller bivouaquer plus loin après, mais si il fait un temps monstrueux je serais bien content d’y dormir, j’ai réussi à tous les réserver sans acompte sauf le premier soir donc c’est une bonne chose, par contre si je veux improviser ça sera plus compliqué…
Bref on verra…D’un point de vue organisation le Tour du Mont-Blanc est bien balisé, sécurisé, on croise régulièrement des villages, camping et refuges pour ravitailler. Sur la partie Italienne les commerçants parlent français, en Suisse l’Euro est accepté, bref que du bonheur…
Vous êtes en plein préparatif de votre Tour du Mont-Blanc, lisez l’article des Géonautrices. Elles détaillent tout (budget, étape, sac à dos…)
Les Houches – Refuge du Truc
Arrivée à 9h10 à Saint Gervais, réveillé peu avant, nuit impeccable, je chope mon train pour les Houches à 9h30 comme prévu, quelques wagons, super propres, neufs, le conducteur qui laisse la porte du poste de pilotage ouvert, ça change du RER…
A 10h c’est parti, le temps est magnifique je traverse l’Arve et entre dans Les Houches à la recherche d’eau.
A l’office de tourisme on m’indique un distributeur et où remplir ma gourde juste à côté, puis je me dirige vers le bout du village vers le départ officiel du Tour du Mont-Blanc !
En réalité ce n’est pas vraiment le départ officiel puisqu’on peut commencer où l’on veut mais dans le topo officiel le Tour commence aux Houches et se déroule dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. Malgré cela ce n’est pas super bien indiqué, avant le départ était à côté du téléphérique maintenant il faut continuer un peu plus loin et trouver le panneau qui indique le Col de Voza et le Tour du Mont-Blanc à 2h05.
J’avais lu que cette première montée était raide, c’est le cas de le dire, le premier quart d’heure est terrible et me fait limite douter, notamment sur le poids de mon sac à dos, mais bon on serre les dents et on admire le paysage !
Arrivé au Col de Voza il y a un petit train qui monte à Bellevue ou redescend aux Houches, j’ai pris une bonne claque déjà donc je vais voir le gars qui vend les ticket, heureusement pour moi celui qui arrive descend ! Je dis heureusement parce qu’évidemment le but c’est d’en chier…
De toute façon 25min plus tard je suis à Bellevue, sur la variante qui bifurque donc au Col de Voza, je m’arrête manger un truc dans le resto qui trône là. Un steak plus loin c’est reparti en direction de la passerelle qui passe sous le glacier de Bionnassay, chemin en forêt, je suis tout seul, le périple commence vraiment, le paysage change, je fais quelques photos et me dirige vers le Col du Tricot !
L’ascension n’est pas trop dure, je sens quand même le poids du sac, et malgré l’entraînement les pulsations cardiaques sont élevées, je m’accorde une pause au Col et admire la vue superbe… !
La descente du Col du Tricot est raide, heureusement je croise des bouquetins avec des petits qui traversent, ils sont tellement à l’aise c’est incroyable ! En bas je passe entre les chalets du Miage, c’est vraiment joli, il y a des chevaux et après une pause photo/pâte de fruit j’attaque la dernière petite ascension de la journée pour monter sur le plateau en face du Col du Tricot où je rejoins vers 17h30 mon 1er refuge, le Refuge du Truc.
C’est un petit refuge, moins de 30 places, pas de douches, mais l’accueil est sympa. Il y a pas mal de monde, on me montre mes quartiers et je vais m’écrouler en haut de mon lit superposé avant le repas servi à 19h comme la plupart du temps par la suite…
On mange une soupe, des pâtes et une omelette, un gros bout de tomme et une crème brûlée en dessert, je fais connaissance avec quelques personnes dont Christian, Anne-Marie et Elizabeth avec qui je marcherai les derniers jours.
Entre temps passage par l’étable et la traite des vaches, moment sympa, avec les petits veaux qui sont mis à l’écart pendant ce temps là.
Je vais me coucher vers 21h30, commence un bouquin de Sylvain Tesson et m’endors vers 22h après une première journée relativement éprouvante.
Refuge du Truc – Refuge du Col de la Croix du Bonhomme
Réveil à 6h30, ça discute pas mal dans le dortoir, comme par la suite d’ailleurs, tous les gens qui y passent n’ont pas les mêmes objectifs, ça va de la simple rando de 2h pour monter, passer la nuit et redescendre, à la marche au long cours, du coup faut pas trop compter dormir passé 6h/6h30 selon la notion du respect des gens présents…
Ceci dit perso j’ai aucun problème avec le bruit, je n’aurais mis des boule quiès que 2 fois durant le Tour, et au final c’est bien agréable de manger chaud et d’avoir un toit (concernant les tarifs prévoir 40€ la demi-pension en moyenne).
Le petit déj’ avec le lait maison, chocolat, pain, confiture/beurre est très bien, par contre le temps est mauvais comme la météo l’avait prévu, il pleut pas mal, du coup départ en guêtres/poncho vers 8h et quelques, heureusement la descente vers les Contamines-Montjoie passe rapidement dans la forêt, je sens moins les gouttes et rapidement la pluie cesse.
Je passe dans la ville, un peu de marche sur la route et on rattrape un chemin en parallèle, rien de particulier jusqu’à Notre Dame de la Gorge, jolie petite Chapelle baroque qui marque la fin de la route et le début des sentiers pour un bon moment. Entre temps je largue un peu de bouffe pour alléger mon sac et me contente de moins d’eau vu les nombreuses possibilités de ravitaillement…
La montée en forêt après la Chapelle est géniale, des torrents et voûtes naturelles parsèment le chemin avant le passage au chalet de Nant-Borrant, suivi d’un replat qui conduit au chalet de la Balme où je m’arrête manger pour recharger avant le « petit » dénivelé vers le Col du Bonhomme.
Le coin est superbe, notamment la vue sur la vallée pendant la montée, par contre j’ai pas aimé les pylônes électriques dans le coin, surtout qu’ils alimentent même pas le Refuge du Bonhomme alors qu’ils passent pas loin (donc pas de douche chaude grâce à eux).
S’ensuit la montée vers le Col du Bonhomme pour commencer, relativement difficile, à mi-chemin je tombe sur les premières neiges, il commence à faire vraiment froid, 5/10 degrés je pense, mais l’effort et le sac sur le dos me font rester au frais en chemise et veste. Ce n’est qu’au Col que je me prend le vent en pleine face et là c’est intenable, la température dois maintenant s’approcher de zéro et avec le vent qu’il fait on doit descendre bien en dessous, heureusement il y a un petit abri où tout le monde s’engouffre pour enfiler des couches supplémentaires…
Après avoir quitter le Col on repasse sur un autre versant et le vent se fait moins violent, la progression continue avec un peu de neige partout, puis je tombe sur tout un troupeau de bouquetins, apparemment pas très farouches ils sont tous au repos un peu plus bas…Encore quelques dizaines de minutes et j’atteint le Col de la croix du Bonhomme puis redescend vers le Refuge du même nom où je m’engouffre rapidement dans la douce chaleur vers 16h40…
Ici c’est beaucoup plus grand que le 1er soir, plus d’une centaine de place je crois, mais tout est bien agencé, dortoir de 4 spacieux, c’est un refuge CAF (Club Alpin Français) donc qui répond à leurs « normes », ceci dit l’énergie provient des panneaux solaires et comme le temps à été couvert plus d’eau chaude ou presque pour les douches, je m’y rend donc rapidement avant le troupeau, à leur ouverture à 17h.
Je fais la connaissance d’un traileur avec qui je partage le lit superposé, il fait le Tour du Beaufortain et a effectué les 2 premières étapes en une fois, parti à 8h des Houches il est arrivé vers 14h30 au Refuge, le tout avec un sac de 6/7Kg sur le dos, impressionnant…On parle course à pied autour du repas, bonne ambiance avec 3 Australiens qui visitent l’Europe et en profite pour marcher dans le coin, par contre leur accent est pas évident à comprendre !
Je me couche pas tard après un peu de lecture, depuis 21h on ne voit plus à 5m dehors, il neige bien comme il faut !
Refuge du Col de la Croix du Bonhomme – Refuge Elizabetta
Une journée exceptionnelle qui s’annonce, je me lève vers 7h, après le petit déjeuné englouti je me renseigne sur la variante du Col de Fours que je souhaite faire, dehors il y a pas mal de neige et le topo indique des passages difficiles mais a priori pas de soucis, d’autres gens s’y rendent donc je n’hésite pas une seconde, et je fais bien…
Il faut d’abord remonter au Col de la croix du Bonhomme, le ciel est parfaitement dégagé, clair, et d’un bleu perçant, il ne fait pas trop froid c’est juste incroyable, le mauvais temps d’hier paie, les conditions ce matin sont époustouflantes je n’ai jamais ressenti ça…
Je shoote dans tous les sens avec mon reflex et l’ascension continue. C’est là que je rencontre pour la première fois Dominique, un Lyonnais qui marche seul comme moi, très sympa, je marche avec lui une partie de la journée.
Avec la neige et la caillasse arrive un moment où il n’y a plus vraiment de sentier (mais l’on voit toujours ici et là les balises blanches et rouges du Tour du Mont-Blanc, c’est super, et on finit par atteindre la Têtes des Fours à 2665m.
La vue est splendide, on est au dessus des nuages, le ciel est magnifique avec les lueurs matinales du soleil, vraiment le meilleur moment de mon voyage, cette vue, cette lumière, pour ceux qui se demandent pourquoi faire ça, vous comprendriez…
On revient ensuite sur nos pas pour rejoindre le Col des Fours, et descendre dans l’autre vallée, la pente est désagréable, glissante et pleine d’eau, de petits ruisseaux qui viennent de la fonte des neiges, je porte des trails au pied, qui se sont révélées parfaites même si certains critiquent le manque de tenue à la cheville pour moi le seul défaut inhérent à ce genre de chaussure est leur manque d’étanchéité, j’avais les pieds un peu mouillés à ce moment là et c’est évident que pour un trek en haute altitude avec de nombreux passages dans la neige il faut des chaussures de marches montantes mais ici en contrepartie elles sont respirantes et quelle liberté pour marcher, sauter, il faut juste avoir un pas assuré…
Arrivé en bas se trouve la Ville des Glaciers, qui ne porte que le nom de « ville » car c’est juste un micro hameau de quelques maisons et un parking avec des toilettes (eau potable).
Après une longue montée légère en bas de la vallée se dresse le Col de la Seigne, synonyme de frontière France/Italie mais le chemin est encore long, je m’arrête pour manger et test un lyophilisé hachis parmentier et mon réchaud, impeccable, comme tous ceux que j’ai pu goûter étonnamment très bon…
L’ascension est ensuite interminable, peut-être parce que je me suis endormi pour une petite sieste au soleil et que j’ai bien cramé…
Je croise de nombreux VTT et quelques traileurs qui me doublent, j’ai envie de me lancer et de courir avec eux mais avec ce sac c’est juste irréalisable…
Puis j’arrive au sommet où il fait plutôt froid en plein vent, malgré la vue je ne m’y attarde donc pas et redescend en direction du Rifugio Elizabetta où j’arrive vers 17h environ.
Je trouve le refuge bien petit vu d’en bas pour une capacité de 80 personnes, et en fait c’est un peu l’usine dans les dortoirs, des matelas disposés côte à côte sur deux longueurs dans la pièce, vraiment étroits, en gros chacun dispose de moins d’un mètre, c’est encore autre chose que les deux premiers soirs, je me trouve à côté d’un anglais qui engage de suite la conversation, il est sympa et assez marrant il trimballe pas mal d’équipement et un bon nombres de guides et de cartes dont il me vante les mérites.
Je prend une douche chaude (2€50 pour 18L d’eau chaude) mais pendant le repas je suis pas dans mon assiette, le soleil m’a vraiment tapé sur la tête dans l’après-midi, j’enquille un doliprane et des litres d’eau toute la soirée, manger fait du bien et je tarde pas à allez m’écrouler dans mon emplacement, je mets les boules quiès au cas où et la fatigue aidant je m’endors rapidement…
Refuge Elizabetta – Refuge Bertone
La nuit à été impeccable, je me lève vers 6h30, grosse journée qui s’annonce, petit déj’ désormais classique lait/chocolat, pain/beurre, miel et confiture.
Le départ est tranquille, sentier en balcon, sur du plat comme hier soir, puis d’un coup le balisage indique un petit sentier à droite, qui monte, très raide !
On prend de l’altitude, le temps est magnifique, quelques marmottes se dorent au soleil, et d’un coup, près d’un point d’eau, j’entends un berger hurler sur son patou, « Kiki » et je les vois apparaître au bout du chemin, le chien à fond la caisse derrière une partie du troupeau, je m’arrête pour les observer, c’est impressionnant à quelle vitesse cours le chien, dans tous les sens, et à quel point il répond aux ordres que lui donne son maître…
Je continue en passant au milieu du troupeau qui est complètement éparpillé malgré les efforts du chien, un peu plus loin en bas d’une montée je suis seul face à une vache située un peu plus haut, elle me fonce droit dessus, apparemment paniquée d’avoir perdu le troupeau, je fais tourner un bâton en l’air et elle s’arrête net à 2m de moi, me regarde deux secondes et repart à pleine vitesse en direction du point d’eau…Vu le terrain je n’arrive pas à comprendre, vu leur poids, comment elles arrivent à ne pas se briser les articulations…
La marche continue, sur la gauche, le massif, sur la droite quelques petits lacs, je suis dans mon élément !
Après avoir passé l’Arp vieille inférieure et supérieure j’arrive vers 12h30 à Maison Vieille où un sympathique refuge est synonyme de repas, je commande un plat de spaghetti délicieuse livré avec un bol de parmesan pour 10€ que j’englouti en terrasse.
Je repars rapidement pour m’arrêter à nouveau 15min plus tard pour une petite sieste d’une demi heure avec la vue sur Courmayeur, mais avant je croise un marcheur avec qui je discute un peu, il a un énorme sac à dos (ça fait plaisir de voir quelqu’un plus chargé que moi), il fait le Tour mais dans l’autre sens, en autonomie et en bivouac, il m’explique qu’en général il arrive à trouver des coins où poser sa tente (ma principale interrogation ne connaissant pas le terrain je ne sais jamais où et quand je pourrais m’arrêter, et puis faut dire que j’ai vraiment aimé les refuges, les gens rencontrés et l’ambiance…), je lui signale le temps froid au Col du Bonhomme, il ne fait pas de variantes, je lui dis que c’est dommage car au final c’est vraiment des passages magnifiques et pas forcement plus longs.
Après cet arrêt je file un peu plus bas pour tomber sur le téléphérique qui descend à Courmayeur, c’eut été un luxe honteux, heureusement il est fermé depuis le 31 Août et j’attaque donc la descente sur Courmayeur.
Descente très raide pour une arrivée dans le village de Dolonne, je ne m’attendais pas à un truc aussi beau, des maisons superbes, un silence dans les rues, une ambiance, j’ai adoré…
Puis suis Courmayeur, là on sens plus la station, l’argent…D’ailleurs je vais à l’office de tourisme pour savoir où je peux retirer du cash car je suis un peu court, je repars ensuite au feeling et me paume en partant trop à gauche dans la ville par rapport à mon objectif, il fait vraiment chaud comparé aux températures rencontrées jusque là, je reviens sur mes pas et retrouve finalement mon chemin après avoir tenté de parlé à des gens en franç-Ital-glais sans trop de succès !
Dernière ascension de cette longue étape, la montée au refuge Bertone, 700m de dénivelé environ, dans la forêt, bien hard avec mon lourd bagage, je me fais doubler deux fois par une traileuse très affûtée qui s’entraîne donc en montant en courant, vu sa vitesse et les répétitions de montée/descente je situe direct son niveau dans une fourchette très haute…Je maudis mon sac et rêve à nouveau de pouvoir en faire autant un jour…
J’arrive enfin au refuge Bertone, unanimement je crois le refuge le plus sympa du Tour, accueil impeccable, vue depuis la terrasse juste superbe sur Courmayeur, dortoir en mezzanine au top, sanitaires en bon état et repas copieux et très bon, autant dire que j’ai été très content de mon passage !
En arrivant vers 17h je suis ceci dit dans un sale état, je me présente et il s’avère que je n’ai pas réservé alors que je croyais que si, pas de soucis il y a de la place, je demande au tenancier si il aurait quelque chose à manger, il me propose du fromage, je lui dis pourquoi pas (à cette heure là je mangerai n’importe quoi d’façon), je l’attend installé dehors et le voit arriver avec une énorme assiette de charcuterie, fromage et pain, autant dire que ça dépasse mes espérances mais j’ai tellement faim que je la finie en entier ! Après une douche chaude et m’être installé dans la mezzanine du dortoir (que j’aurai pour moi tout seul vu le peu de monde) je bouquine un peu sur un transat en profitant de la vue extraordinaire…
Le repas, toujours vers 19h est classique, soupe, polenta, viande, fruit, on nous demande de finir le plat et après ma collation en arrivant autant dire que je suis près a exploser !
On joue ensuite un peu aux cartes avec des personnes sympathiques (dont Dominique le Lyonnais) qui marchent sur les mêmes traces que moi avant d’aller sombrer dans le sommeil…
Refuge Bertone – Refuge Elena
Départ vers 8h le lendemain matin pour la variante de la Tête Bernarda, comme d’habitude je n’avais pas forcement prévu de passer par cet endroit mais c’est en prenant mon petit déj qu’un groupe de 3 personnes rencontré le 1er soir au Refuge du Truc va me convaincre que je ne peux pas envisager les choses autrement, récupérant bien je n’hésite pas longtemps et il va s’avérer que Anne-Marie, Christian et Elizabeth vont faire bien plus que de me conseiller un itinéraire puisque à partir de ce moment ils vont m’accueillir dans leur petit groupe pour ma plus grande chance mais j’y reviendrai…
La journée commence donc par une ascension au dessus du Refuge Bertone pour atteindre les crêtes surplombant le Val Ferret en face du Massif des Grandes Jorasses, un seul mot : magnifique…
La vue est vraiment exceptionnelle je ne regrette pas ce passage annexe, les balcons inférieurs étant sûrement moins intéressants…
Nous passons donc par la Tête Bernarda et de la Tronche, puis nous arrêtons pour une pause déjeuné un peu plus haut que le Refuge Bonatti auprès duquel nous passerons en continuant vers le fond du Val Ferret.
A ce moment le Refuge Elena est indiqué à 2h15 de marche il me semble alors qu’il en faut plus, nous redescendons jusqu’en bas aux parkings avant de terminer la dernière ascension de 40min jusqu’au Refuge, ce qui le rend facilement accessible, couplé au fait qu’il soit vraiment grand on est bien loin du petit mais chaleureux Refuge Bertone d’hier soir !
Les dortoirs accueillent probablement une 50aine de personnes, les douches sont comme dans les piscines, de l’eau partout, la salle à manger très bruyante mais le repas correct, des Australiens partagent notre table.
On file tranquillement se coucher après 21h et je sens tout de suite que l’ambiance va être tendue, plusieurs groupe sont présents (Alibert pour ne pas citer de nom) et leur vision de la marche, du respect des autres ect n’est pas forcement la même que la notre…Pour résumer pas mal de bruit et de rires bien gras mais j’enfile les boules quiès et je m’endors sans problème comme d’habitude…
Le lendemain petit déj et départ vers le Col Ferret vers 8h, 8h15, pas une mauvaise expérience mais clairement pas le coup de cœur du Tour ce Refuge, dommage que des Français donnent une telle image quand en comparaison un groupe d’une quinzaine de Japonais ont été irréprochables, y compris pendant la marche où le dernier prévient la file qu’un marcheur va les doubler et ils se décalent tous sympathiquement, respect…
Refuge Elena – Relais d’Arpette
Ce 6ème jour de marche débute donc par l’ascension du Col Ferret qui se déroule bien, en haut il fait froid mais la vue est belle, le Col marque la frontière Italo-suisse. Nous redescendons ensuite en direction de Ferret où nous mangeons et attendons notre Navette pour Champex (prononcé Champé attention !). La navette, qui dessert aussi les écoles donc on était avec des petits Suisse, évite 4h de marche dans la vallée dont on peut très bien se passer, on regarde les chalets Suisse défiler par la vitre du bus, tout est propre, fleuri, impeccable !
A partir ce cette journée mon plan de départ sera modifié, pour plusieurs raisons, difficile de bivouaquer sans vraiment connaître le terrain, sans compter que je marche avec d’autres personnes et que j’apprécie particulièrement l’ambiance des refuges (la douche et le repas chaud n’y sont pas pour rien !), bref je me recale sur un Tour en 9 jours et je verrais au fil des jours comment ça évolue…
On arrive à Champex Lac, qui comme son nom l’indique possède un joli lac sur son terrain. Nous attendons un peu que la supérette du coin ouvre (comme en Italie tout est fermé entre 12 et 16 en gros) histoire de faire le plein de pain, fromage et viande puis nous nous dirigeons vers la montée qui nous amènera au Relais d’Arpette.
Pendant ce temps là un hélico fait des aller et retour pour emmener du béton dans un grand bac au bout d’un câble jusqu’en altitude, peut-être pour restaurer/agrandir un abri, c’est une sacrée logistique mais il n’y a pas d’autres moyens !
La petite ascension vers le Relais d’Arpette (balisée en 45min) est très sympa, en forêt, avec un ruisseau aménagé tout du long, très agréable pour finir cette journée de quasi repos !
Le relais est un refuge-hôtel, mes compagnons devant partir à 4 personnes (avant que l’une d’elle se blesse et doive renoncer) et ayant réservé 2 chambres me proposent d’en partager une, j’accepte avec joie ! Nous profitons de ce surcroît de confort pour bien se reposer avant la plus longue journée du trek le lendemain vers le Col de Balme en passant par la fenêtre d’Arpette.
Relais d’Arpette – Refuge du Col de Balme
Je me réveille en pleine forme pour attaquer cette nouvelle journée de grand soleil !
Nous partons vers 8h en direction de ce qui est apparemment appelé le Galibier des Randonneurs comme j’ai pu le lire, la fenêtre d’Arpette !
Le début de la marche nous emmène en face du Relais où nous avons passé la nuit puis il faut passer comme un verrou vers la droite pour arriver en vue de l’objectif qui d’en bas s’apparente effectivement donc à une fenêtre vers l’autre vallée. A partir de ce moment la progression s’effectue dans des pierriers, des gros rochers partout, j’adore, ça change un peu, je fais attention de ne pas me tordre les chevilles en sautant de l’un à l’autre avec mes trails et on finit l’ascension par une pente plutôt raide avant d’atteindre les 2665m !
J’en profite pour poser face à la vallée pour le souvenir :
La vue est une nouvelle fois splendide, de l’autre côté apparaît une vallée avec le Glacier de Trient, en haut nous croisons des traileurs bien équipé qui sont montés très vite, je les prends en photo et ils repartent en courant dans la descente ! Déjà là ça me fait envie et c’est clair que cette rando n’est pas étrangère à mon récent intérêt pour le trail, au contraire : du sport, de la montagne, des limites repoussées, des paysages extra, comment ne pas succomber une fois qu’on y a goûté… !
Après une courte pause nous attaquons la longue descente jusqu’au Chalet des Glaciers, nous nous arrêtons déjeuner en route et je prend une glace Italienne dans le chalet Suisse !
Ensuite 2ème « difficulté » de la journée après les 1000m de dénivelés positifs du matin il faut remonter puisque nous sommes redescendus tout en bas de la vallée, 600m de dénivelé plus loin nous atteignons un balcon que nous suivons ensuite jusqu’au Col de Balme où nous nous arrêtons à la frontière franco-suisse dans le refuge du même nom.
Vu la distance et le dénivelé le refuge est incontournable en passant par la variante, à moins de se rallonger en allant à Triend depuis le Chalet des Glaciers je suppose. Le problème est qu’on est bien loin de l’accueil en Italie, ici c’est un couple d’anciens qui tient le refuge (les étudiants qui les aident en été ne sont plus là) et comme toutes les personnes âgés ils en ont marre de bosser (on les comprends!), ils nous le disent carrément eux-même, vivement dans 15jours qu’ils redescendent dans la vallée chez eux…Bref sans être horrible non plus on sent qu’on dérange un peu, surtout qu’au début nous sommes les 4 seules personnes ! Les locaux sont vieux, mal entretenus, ça a besoins d’une bonne rénovation, pourtant d’aspect extérieur le Refuge semble très bien (ce n’est pas un refuge CAF (Club Alpin Français) donc non soumis à leurs critères d’exigences).
Dans le dortoir des lits superposés qui font vraiment peur m’incite carrément à dormir par terre plutôt que de risquer de tomber en pleine nuit !
Rien à dire sur le dîner par contre, on parle un peu avec la tenante qui, on le sent est un peu débordée, elle fait allusion à l’Ultra Trail du Mont Blanc qui voit des dizaines de zombies, enfin traileurs, proche de la fin de course complètement exténués débarquer dans son refuge et s’endormir un peu partout…
Une chienne avec une clochette dort à côté de nous, elle nous explique que le matin quand elle ouvre la porte elle part à la chasse à la marmotte et revient parfois ensanglanté, la clochette permettant de la localiser au besoin !
Puis pendant notre repas un marcheur arrive, vers 21h30, s’extirpant du début de la nuit, il est complètement épuisé. Il parle anglais mais difficile de deviner d’où il vient, la pauvre mamie ne maniant pas la langue de Shakespeare nous l’aidons à faire la traduction, de toute façon il boit une bière, mange la tarte aux myrtilles du dessert et laisse le reste du repas pour aller s’effondrer sur sa couchette…A priori il vient de Genève et a attaqué la même étape que nous mais en partant de Champex sûrement plus tard dans la matinée, et s’est fait refoulé d’un autre refuge en amont, d’où la longue journée qu’il s’est tapé…
On n’est pas dérangé par le monde durant la nuit au moins et nous partons nous coucher vers 22h après cette longue mais très belle journée !
Refuge du Col de Balme – Refuge de la Flégère
Au réveil le temps est un peu nuageux, c’est le début de la fin, y compris de la rando, ceci dit on a encore pas mal d’ensoleillement et de belles choses à voir, on attaque donc la descente vers le Tour, Montroc…
Elizabeth nous quitte ici pour ne pas risquer ses genoux qui en ont vu des chemins en vue d’une autre rando dans pas longtemps, elle prendra la bus jusqu’aux Houches pour récupérer sa voiture et rentrer !
Je continue donc avec Christian et Anne Marie, direction la variante du Lac Blanc, je l’avais repéré depuis mes recherches tout au début, un lieu apparemment magnifique mais que précède une sacrée montée !
Après Tré-le-Champs on attaque la pente, on croise pas mal de monde, c’est dimanche, les gens se baladent ce qui est bien comparé à ici où ils font les magasins, mais on est moins tranquille que les autres jours j’ai un peu regretté ça surtout arrivé au Lac !
Pas mal de grimpeurs aussi car il y a des voies d’escalade naturelles sur le chemin, super coin !
Un peu plus haut on arrive sur des passages à échelle, j’adore mais pareil un peu trop de monde, et d’enfants à peine surveillés par leur parents…
Une fois au sommet on fait une pause déjeuné en profitant de la vue sur le massif côté Français, avec la Mer de Glace en face, qui semble avoir bien reculé depuis quelques années, apparemment c’est pareil sur tous les glaciers…Vive le réchauffement climatique…
On repart ensuite en direction du fameux Lac Blanc que l’on atteint peu après, c’est magnifique mais il y a foule surtout près du refuge du même nom, tant pis on profite et on boit un coup avant d’aller voir le Lac qui est en deux parties de plus près…
La journée se termine par la descente sur la Flégère où notre dernier refuge se trouve, en arrivant je comprend pourquoi il y a autant de monde, c’est l’encombrement devant un gros téléphérique pour redescendre dans la vallée, par ce chemin on peut monter en téléphérique depuis Chamonix et atteindre le Lac en moins d’une heure…
Le refuge est pas mal, nous partageons un dortoir de 5 avec un couple de Japonais en vadrouille, on discute un peu avec le mari qui nous explique que le Tour du Mont-Blanc n’est qu’une étape de leur visite en Europe, comme pour la plupart des étrangers venant de loin que j’ai pu rencontrer !
Les douches sont chaudes mais en mauvais état, difficile de régler la température et les portes ne ferment pas ! Pendant le repas nous discutons avec un duo constitué d’un jeune Allemand et de la mère d’une de ses amies, Allemande aussi mais qui vient du Canada, je les avais déjà vu notamment à Bertone où nous avions dormis dans le même dortoir…
La prochaine fois je tenterai comme dans mon plan de départ de dormir près du Lac Blanc, le refuge est cher (48€ et réservation obligatoire) mais la vue est splendide et des bouquetins descendent au Lac le soir…
Refuge de la Flégère – Les Houches
Ce lundi est à priori le dernier jour de beau temps ce qui complique un peu mes plans, mon billet de retour est prévu pour le mercredi, j’avais vu large, je serais bien allé à Chamonix prendre le téléphérique pour monter au Pic du Midi admirer la vue mais si il pleut…Du coup je décide de finir et d’improviser une fois aux Houches.
On attaque donc la journée en marchant en balcon en face du massif, on se perd un peu au début, le sentier n’est pas très clair et il faut dire qu’il y a des routes, des téléphériques dans tous les sens, je préfèrerais décidemment bien plus le côté Italien…Le point positif c’est qu’il y a peu d’immeubles hors Chamonix, de ce côté-là ils ont évité l’anarchie !
On arrive au Col du Brévent, on repasse sur l’autre versant avec une nouvelle vue, le paysage est très rocailleux à cet endroit, il y a encore quelques échelles à passer en direction du sommet du Brévent, c’est à cet endroit que je fais une rencontre décisive pour la fin de mon voyage, je retombe sur Dominique avec qui j’avais marché le 3ème jour au niveau du Col des Fours et passé du temps en refuge. C’est une grosse coïncidence car il allait attaquer la descente vers les Houches tandis que nous allions avec Christian et Anne-Marie monter au sommet du Brévent, nous discutons 2min, je lui explique que je suis un peu coincé par le mauvais temps qui arrive et surtout les grèves SNCF prévues le lendemain, il me propose alors gentiment de me déposer à la Gare de Lyon qui est tout près de chez lui ! Gros coup de chance !
Du coup je dis au revoir à mes amis et continue le chemin avec lui d’un bon pas, nos atteignons le refuge de Bel-Achat où nous nous arrêtons manger et où je rencontre une personne avec qui Dominique à marché ces derniers jours, un Québécois bien en forme qui monte les cols très très vite et qui va ensuite faire la Route des vins en Alsace avec un ami.
On ne s’attarde pas et attaquons la longue descente finale vers les Houches, la fin se déroule en forêt, un peu dur pour les jambes mais le plaisir de boucler la boucle est plus fort et c’est avec joie que nous arrivons aux Houches et buvons un coup avant de partir !
Pour la petite histoire nous arrivons vers 18h à Lyon, je chope un TGV à 18h30 et j’arrive chez moi à Cergy vers 21h30, rapide!
Difficile de résumer ce trek, le premier en solo pour moi, disons que ça n’a fait que renforcer mes convictions sur de nombreuses choses, que c’était fantastique d’un bout à l’autre et que je ne peux que vous inviter à vous lancer c’est la seule façon d’expérimenter ces sensations sublimes…
D’un point de vue personnel j’ai de très nombreux projets, entre autres le GR20 (Tour de Corse) qui est très très tentant, la Norvège, le Kilimandjaro découvert en détail récemment, le Haut Atlas au Maroc, le Canada, Les US et leurs Parcs Nationaux, toute l’Amérique du sud (Bolivie/Pérou/Chili et Argentine en premiers) et le Népal bien sûr…
Je remercie toutes les personnes que j’ai pu rencontré, car c’est ça et surtout ça aussi la route à pied, en particulier Anne-Marie, Christian et Elizabeth ainsi que Dominique, vraiment super sympa !
Mention aussi aux membres des forums Randonnée léger et David Manise pour leurs conseils!
Epilogue
L’ensemble des photos sont dispos dans cet album : Photos Tour du Mont-Blanc 2010 (En haut à droite pour lancer un diaporama).
D’un point de vue matériel le bilan est clair : j’ai porté ma tente pour rien, j’aurai pu remplacer mon sac de couchage par mon drap de soie et j’aurai pu me passer de ma popote, du gaz et du réchaud, bref j’aurai pu marcher avec 4Kg de moins, c’est vraiment la leçon que je retire de ce trek, pourtant je savais que le poids était l’ennemi du marcheur mais j’envisageai plus de bivouacs, un plus grand besoin d’autonomie (et dans ce cas ma liste est parfaite, si ce n’est de remplacer à terme 2/3 objets : une tente encore plus légère voir un tarp, un sac en duvet = énorme gain de place et de poids, j’aime le synthétique mais faisant le choix de dormir relativement protégé le duvet ne crains rien et une popote en titane).
Il ne m’aura manqué que des gants pendant 1h en particulier où j’ai bien dégusté, mais désormais en montagne j’en emmènerai toujours une paire fine, ça pèse pas grand-chose !
Pour mon prochain trek je reverrai un peu ma config, d’une part j’oublie le reflex, même si je n’ai pas regretté de l’emmener mais un bon compact voir un micro 4/3 serait plus adapté, le reflex est a privilégier sur des sorties à la journée ou 2/3jours, et surtout orienté photo, c’est-à-dire où on a le temps de prendre le temps d’en faire…
Je n’avais pas de sur-sac à dos, j’en prendrai un, le poncho c’est bien ça couvre tout mais c’est pas respirant et pas fonctionnel, dans le cas d’une petite pluie où l’on peut s’en passer avec une casquette et des vêtements qui sèchent vite c’est utile de pouvoir quand même recouvrir son sac à dos qui lui doit être préservé au maximum.
J’envisagerai aussi un sac porté à l’avant ou au minimum une banane, durant ce trek mon étui reflex faisait office de pochette papier/argent ect, par contre je n’avait pas accès au topo rapidement et ça peut-être gênant si le chemin n’est pas aussi bien balisé que sur le Tour du Mont-Blanc.
Voilà j’espère vous avoir donné envie, ça vaut le déplacement !
Je suis un photographe amateur passionné qui s’intéresse beaucoup à la nature et à la faune, aux voyages, à l’exploration et aux sports de plein air. Profitez, la vie est courte!