Trek à travers le Parc National du Grand Paradis

6 jours de trek à travers le Parc National du Grand Paradis en Italie. Faune exceptionnelle, sentiers historiques et lacs alpins au détour du chemin.



Focus Rando :Trek à travers le Parc National du Grand Paradis
6 jours +5000 m/-5500 m 74 km 4
Randonnée Ligne Chambre d hôtes et Hôtel
Italie Alpes ; Grand Paradis ; Mont-Blanc ; Val d'Aoste Bus, Remontées mécaniques, et Taxi
Forêt, Lac, Montagne, et Rivière et fleuve Juillet, Août, Septembre, et Octobre

Après une expérience de trekking l’année dernière sur la traversée Verbier-Zermatt en 6 jours, mes clients me demandent un nouvel itinéraire, de la même durée, et proche du massif du Mont-Blanc.

Ma solution se trouve en Italie. Crée en 1922, le Parc National du Grand Paradis, dans le Val d’Aoste, est le premier parc italien et l’un des plus connus d’Europe. C’est autour du sommet du même nom que le parc s’étale, et qu’il aide à la sauvegarde de la biodiversité exceptionnelle de cette région.

Au cours de ces six jours de randonnée, nous traversons ses vallées et ses histoires. Récit.

Jour 1 : Aoste – Cogne

+ 635 m / – 1030 m  11 km  4h00

C’est au départ de la ville romaine d’Aoste, et plus précisément du parking de la télécabine de Pila que cette aventure commence. Un ticket pour la télécabine, un second pour le télésiège de Chalomet, et nous voici en route pour une découverte du Grand Paradis.

25 minutes plus tard et presque sans aucun effort, nous voici à plus de 2.300 m d’altitude pour entamer notre première ascension. Celle-ci commence dans les alpages verdoyants, cachant quelques myrtilles et genévriers. Des éclaircies nous permettent d’admirer, au loin, le sommet du Mont Blanc. 200 m avant le col de Tsa Setze, qui est le sommet de la randonnée du jour, le chemin devient plus raide et technique. Entre rochers et lacets pentus, cette dernière partie fait mal aux jambes, mais une fois en haut, la vue sur le Val de Cogne et les sommets environnants est folle.

Derrière ce merveilleux col à 2.821 m d’altitude, les prairies alpines nous ouvrent les bras pour un pique-nique confortable. La descente est plutôt douce et agréable jusqu’à la ferme d’Arpisson. La courte montée après la ferme nous permettra de changer de versant et de découvrir une sauvage forêt d’épicéas et de pins cembros. La descente devient plus raide, la chaleur augmente, et nous sommes heureux d’arriver au village de Gimillan, notre terminus pour la première journée de randonnée de ce trip à travers le Parc du Grand Paradis.

Jour 2 : Val de Cogne et le Lac de Loie

+ 920 m / – 920 m  13 km  5h00

Après un petit transfert d’une dizaine de minutes, notre deuxième jour de randonnée commence du petit hameau de Lillaz. Le programme est une belle boucle, reputée pour son lac sauvage et le vallon que nous suivrons à la descente.

Après quelques minutes de plat en guise d’échauffement, nous arrivons aux cascades de Lillaz. De plus de 20 m de haut, elles sont magnifiques aujourd’hui. Quelques photos et la journée commence réellement par une grosse montée en direction du lac. Les deux premiers tiers se situent en forêt, au frais. Le sentier est régulier, il offre de nombreuses vues sur la vallée de Cogne. Et au fond, on aperçoit aujourd’hui encore le sommet du Mont Blanc. Dès la sortie de la forêt, la vue devient encore plus folle, et après une quinzaine de minutes, nous atteignons le merveilleux lac de Loie. D’origine glaciaire, ce lac de montagne est situé à 2350 m. Il est alimenté par les eaux de fontes du printemps, et par quelques sources qui le maintien à niveau tout l’été.

Une pause snack, et nous reprenons notre chemin afin de pique-niquer aux bords de la rivière de Bardoney. Une grosse heure de marche nous permettra de l’atteindre. Cette rivière forme le vallon du même nom, et c’est celui-ci qui nous conduira en deux bonnes heures de descente à Lillaz. Le sentier descend agréablement tout au long de la rivière et offre de nombreuses vues sur les cascades des environs et sur l’eau claire qui vient des montagnes.

Jour 3 : Pravieux – Pont

+ 1.130 m / – 950 m  17 km  6h30

C’est après un transfert d’une heure que nous attaquons ce troisième jour. Aujourd’hui, les sentiers vont nous mener sur les pas des alpinismes prétendant au sommet du Gran Paradiso. Avec ses 4061 m d’altitude, il est le plus haut sommet 100% italiens et étant facile d’accès, il est très réputé pour être l’objectif d’un “premier 4000 m”. A ce sujet, lire le récit de Grégory La Haute Route du Grand Paradis.

Nous attaquons notre montée sur un magnifique chemin en pierre, aménagé pour permettre l’accès aux mules, il y a de là bien longtemps. La montée en lacets dans les mélèzes est douce, et permet de découvrir progressivement la vallée du Valsavarenche, et les sommets environnent. Après une grosse heure, nous sortons de la forêt et découvrons un environnement totalement différent, entre moraines et roches molletonnées.

C’est 100 m avant le refuge Chabod que notre ascension prend fin. Nous allons quitter le chemin classique des prétendants aux sommets pour nous aventurer dans un chemin escarpé et ô combien magnifique. Le chemin louvoie entre les rivières d’origines glaciaires et les différentes moraines du glacier de Laveciau, que l’on observe juste au-dessus de nous.

Une belle roche sera notre lieu de pique-nique, et une bonne heure de montée nous permettra, après celui-ci, de prendre le gouter au refuge Victor Emmanuelle II. Ce refuge est l’hébergement de la voie normale du Gran Paradiso. Encore plus fréquenté, et plus gros que Chabod, l’accueil y est toutefois exceptionnel.

Après cette petite pause au refuge, il est temps de redescendre, chacun à son rythme, en direction de Pont. La descente est douce, ressemble à la montée du matin même, et nous croisons de nombreux alpinistes et guides, qui souhaite atteindre le sommet demain matin.

Jour 4 : Pont- Refuge de Savoia

+ 990 m / – 400 m  11 km  4h30

Après avoir foulé les sentiers de nombreux alpinistes et découvert les itinéraires historique du parc national du Grand Paradis, nous prenons de la hauteur sur le versant d’en face pour l’admirer de loin, et hors de la foule. Nous attaquons la journée par un petit kilomètre de plat, qui est un léger échauffement pour l’ascension technique, raide et sauvage en direction du Gran Collet. Sur ce chemin peu fréquenté, nous évoluons entre les dalles de granite, les chamois et les brins de génépi. Il faut quelques fois mettre les mains sur les rochers pour s’aider, ou bien encore grimper les quelques barreaux installés pour faciliter le passage. Mais dès que l’on regarde derrière nous, nous pouvons admirer une vue unique sur le sommet du Grand Paradis.

Après presque de 2h30 de montée, nous arrivons au sommet de notre journée, le Gran Collet. Ce col marque notre entrée dans le cœur historique du parc national. Ici, en 1860, le roi Emmanuelle II a mis en place une réserve de chasse, et depuis cette date, soit plus de 150 ans, la faune y est protégée.

Nous comprenons vite pourquoi, il y a si longtemps, le roi a choisi cette zone. Elle est exceptionnelle, regroupe des lacs alpins, des moraines granitiques, des rivières, des tourbières… Tous les milieux de la montagne s’y trouvent, et s’associent pour créer une vaste étendue que nous allons avoir la chance de traverser. Seuls, et après un pique-nique aux abords d’un lac, nous quittons le sentier pour partir à la rencontre des hôtes de ces prairies alpines, les chamois. Ils forment d’énormes troupeaux de 20 à 30 individus, et semblent chez eux.

Nous retrouvons la rivière de fond de vallée après deux heures en hors sentier. S’ensuit une petite montée en faux plat de 40 minutes, nous croisons les premiers randonneurs de la journée, en arrivant au refuge de Savoia.

Nous dormons dans ce refuge, accessible en voiture pour certains, et qui fut le pavillon de chasse du Roi d’Italie.

Jour 5 : Refuge de Savoia – Bruil

+ 600 m / – 1150 m  12 km  5h00

Après une nuit en altitude, dans ce refuge plutôt atypique, nous partons en direction de la prochaine vallée, celle du Val de Rhème. La randonnée commence par une douce montée en alpage, et qui, après une petite demi-heure, nous fait découvrir les magiques reflets qu’offrent les lacs Rosset et  Leita. Ces lacs d’origine glaciaire sont remarquables grâce à leurs grandes tailles, et offrent, avant que le vent ne se lève, des reflets exceptionnels sur les montagnes.

Après les lacs, une courte mais raide ascension nous mène à un second replat dans lequel le chemin est totalement différent. Il y a bien quelques petits lacs à droite à gauche, mais surtout des roches de partout. C’est depuis cette ancienne moraine que nous allons apercevoir notre dernière ascension du jour. Un “mur”, raide et technique, qui nous conduit en une quinzaine de minutes au col Rosset. Avec ses 3.023 m d’altitude, c’est le plus haut point de notre journée, mais aussi la plus haute altitude de notre séjour dans le parc national du Grand Paradis.

Derrière ce col, une longue descente nous attend. Les 300 premiers mètres de dénivelé sont raides, glissants et dangereux. Nous décidons d’évoluer chacun à notre vitesse, et de prendre notre temps pour ne pas avoir de mauvaises surprises. En bas de cette partie difficile, nous nous installons de l’herbe pour un pique-nique en face de la Grande Traversière et de son glacier.

La reprise de la descente se fait dans les prairies alpines et entre les anciennes fermes d’alpages, aujourd’hui abandonnées. Une dernière demi-heure un plus raide, au milieu des mélèzes, nous conduit à la rivière descendant du refuge Benevolo et au hameau de Thumel où une bière fraiche nous attend, et un taxi en direction de Bruil.

Jour 6 : Boucle autour de Bruil

+ 730 m / – 730 m  10 km  4h00

Cette dernière journée de trek dans le parc national du Grand Paradis est une randonnée en Val de Rhème pour découvrir les environs et pour se dire au revoir. Au départ de l’hôtel, nous commençons la journée par redescendre un peu la vallée avant une montée humide en forêt. Après une longue période  sous les épicéas et les pins cembros, nous arrivons dans une forêt de mélèzes. La vue s’ouvre sur les sommets et les grandes rousses apparaissent. Avec plusieurs sommets, donc le plus haut à 3607 m, ce sont les emblèmes du Val de Rhèmes.

Une traversée entre myrtilles et mélèzes nous offre de merveilleux points de vue avant d’atteindre le casotto P.N.G.P Di Sort, lieu de notre dernier repas ensemble.

Une petite heure de descente nous conduit à Bruil, où un passage au bar clôture notre trek à travers le Parc du Grand Paradis.

Cette traversée du Parc National du Grand Paradis est un trek de 5 à 6 jours, loin de foule et au cœur d’un espace protégé exceptionnel. Les vues, l’histoire, la faune en fond un itinéraire majeur des randonneurs. Avec environ 80 km et 5 000 m de dénivelé positif, c’est un itinéraire technique, mais sauvage, bien loin des standards du Tour du Mont Blanc.

Et, que dire de la nourriture italienne ? Un régal…

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