Trekking dans la Cordillère Royale

Trekking dans la Cordillère Royale - Trekking Peak dans la Cordillère Royale

Focus Rando :Trekking dans la Cordillère Royale

Nous partons donc le 11 juillet au matin pour la Laguna Tuni. Après deux heures sur une route cahotante, nous ne retrouvons pas Jaime notre muletier rencontrés quelques jours avant, mais finalement son fils de dix huit ans, Rolando.
Nous rejoignons après 3 heures à bonne allure le camp de base (4800m) du groupe du Condoriri, ensemble somptueux de montagnes. C’est sans exagérer l’un des plus beaux paysages de montagne que nous avons eu l’occasion voir. Glaciers impressionants de toutes part, séracs menaçants, lamas, tout y est.

Au camp, une vingtaine de gars, qui pour la plupart prévoient de tenter le Paqueño Alpamayo. Re-discussion avec des français sur le topo de la Pyramida Blanca, la possibilité de faire le Pequeño, l’erreur de ne pas avoir pris de pieux à neige, notamment pour le Potosi. Finalement, nous restons sur l’idée de faire la PB, et je pars en reconnaissance avec Rolando qui l’a déjà gravi. D’un peu plus haut que le camp de base, on distingue bien le glacier, les crevasses, et la voix vers le sommet. Plus tard nous partageons le repas avec Rolando; il est très tôt en fait, mais le soleil sera bientôt masqué( par les reliefs. A 17h l’ombre est sur le camp, et déjà rester dehors demande une volonté certaine; juste le temps de faire les derniers réglages de baudriers, et à 18h la nuit apporte au ciel ses couleurs sombres et ses étoiles. Ce soir nous ne resterons pas les contempler! Nous attendons tous impatiemment le lendemain, et je suis très curieux de m’aventurer sur les glaciers andins.

Nous partons à 6h du camp. Nous commençons 1/2h dans la nuit, dans la moraine. On arrive au glacier aux premières lueurs. La progression est lente, pour nous laisser des chances d’arriver au sommet…Dans la première partie nous ne rencontrons que des crevasses comblées, qui ne posent pas de problèmes. Nous chercherons plus notre chemin dans la 2e moitié avec de grosses crevasses béantes à contourner.

Tout cela se termine dans du 45°. Du sommet, on dispose d’une vue inégalable sur la crète finale du Pequeño Alpamayo. Comme tout bon sommet, il fait mal aux jambes! Le retour se passera sans incident, et nous serons tous vraiment heureux de retrouver notre camp de base, où d’autres partis tenter des sommets plus difficiles reviennent encore plus fatigués que nous. Le soir, discussion avec Rolando; cette nuit il y aura de la neige d’après lui…

Dans les pentes de la Pyramida Bianca. Au fond, 1000m plus bas, le lac du camp de base du Condoriri.

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Durant les 3 jours suivants, nous nous dirigeons vers le Huayna Potosi, objectif final de notre trek, qui deviendra de plus en plus présent dans nos têtes.

La nuit, le froid est au rendez-vous: -22 degrés le matin, -4 sous tente, et +29 degrés dans nos duvets… heureusement. Le 13 départ vers 9h. Le frère de Rolando nous a rejoint pour la suite du périple. Nous traversons de grands paysages désertiques pour arriver a 14h près d’un lac. Après avoir monté la tente, nous partons avec Bruno en direction d’un sommet voisin. Vers 4850m nous trouvons une ancienne mine d’or dont nous explorons le couloir principal sur 300m et dans lequel nous avons fait quelques trouvailles minéralogiques (pas de grosses pépites). Superbe vue au sommet que nous atteignons par l’ouest et que le GPS nous donne à 4990m. Je sais déjà que la grandeur du paysage ne pourra pas être retranscrite sur les photos; tout le paysage est à des dimensions que nous ne sommes pas habitués à voir -dans les Alpes en tout cas. La descente s’effectue à l’est sur des pentes sableuses à 40 degrés : un régal. Le soir, pleine lune et nuages en reflet sur le lac. Rolando nous prévoit encore une fois de la neige pour la nuit. Lui et son frère n’ont pas l’air de raffoler de la quinoa enrichie de soupes déshydratées que nous avons préparés; ce n’est pas grave, nous non plus! Alors qu’ils nous avaient dit qu’ils avaient une tente, ils dormiront en fait sous une simple bâche, dans de petits duvets… Cela fait relativiser notre tente de compétition et nos sacs -20°C…

Le 14, la nuit fut affreuse pour Bruno qui a eu de la fièvre. Longue marche de 9h à 16h, c’est dur pour tout le monde, surtout pour les mules qui soufflent tout ce qu’elles peuvent. On se rappellera longtemps du passage d’un col à 5000m où vent et poussière nous attendaient. Suit une descente dans une vaste pleine où nous rencontrons de nombreux lamas apparemment sauvages et quelques ruines.

Le Huayna Potosi est désormais visible, par les voies difficiles du versant Sud. Nous arrivons à Milluni en fin de journée. C’est aussi une ancienne mine d’or ; certaines lagunes sont oxydées et donnent dans le bleu ciel, rouge et violet! Valérie – bien qu’affichant toujours une bonne humeur et une énergie qui motive tout le monde commence à être fatiguée du froid; tout le monde un peu en fait mais le voyage n’est pas fini! La température semble s’abaisser chaque jour. lamas
Après avoir monté le camp, on fera avec Bruno une tentative de rasage plutôt ratée. Le soir, Bruno toujours malade mettra sa cagoule alors même qu’il est dans son sac de couchage. Effectivement, il faut dire ce qui est, Bruno souffre d’une sorte de claustrophobie dans son sac, et ne peut le fermer entièrement, le froid s’engouffrant ? l’intérieur. Il ne la quittera plus pour toutes les nuits à venir. Le 15, nous atteignons le camp de base du Potosi. Nous nous séparons alors de Rolando et de son frère qui reviennent chez eux à Tuni. Une longue marche les attend. Après une tentative pour joindre le camp d’altitude, avortée car nous sommes partis dans une mauvaise direction, nous décidons d’attendre sagement le lendemain pour la montée et tâchons de reprendre des forces pendant que Valérie nous enseigne l’art de la culture érablière en bonne canadienne. La faim ne se fait plus ressentir et nous avons probablement perdu quelque kilos. Nous essayons tout de même de prendre des forces pour l’ascension. Valérie a été assez en altitude, et a donné pas mal d’énergie pendant ces 5 jours. La motivation de grimper sur un 6000 n’est plus suffisante pour rester. Le 16 au matin, elle repart pour La Paz où l’on espère bien se revoir dans 2 jours, alors que nous partons pour le camp d’altitude…

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