Localisé dans la province du Cotopaxi, a 70 Km de Quito, le parc national du Cotopaxi couvre 33.400 hectares. Il tire son nom du volcan Cotopaxi qui culmine à 5 897 m au sud-est de Quito, la capitale du pays. Il est le troisième plus haut volcan du monde encore en activité après le Sabancaya (5 967 m, Pérou) et Los Ojos del Salado (6 893 m, Chili). Il représente un cône parfait dont le cratère mesure environ 700 m de diamètre. Son éruption la plus importante date de 1877 lorsqu’il détruisit plusieurs villes et vallées.
Le parc comprend des aires de camping, un refuge, des sentiers de randonnées et une infrastructure touristique réduite. Voyage réalisé avec Equateur Voyages Passion basé à Quito.
Montée jusqu’au refuge et descente vers le campement de la laguna Limpiopungo
Giovanni passe nous prendre à l’hacienda à 9h30 pour le début du trekking. Il sera notre chauffeur/cuisinier. A la bifurcation de la Panaméricaine, nous rejoignons Miguel notre guide. En 4×4, nous gagnons le parking situé à 4600 mètres, lieu de départ habituel pour faire l’ascension du Cotopaxi (5897 mètres). Le volcan est sous une brume épaisse ; ce genre de purée de poix que l’on préfère éviter en trek. Nous avons 200 mètres positifs pour rejoindre le refuge José F.Rivas.
La visibilité est quasi nulle, le vent est fort et la pluie battante. Rapidement, elle est remplacée par la neige. Trois quart d’heure plus tard, nous pénétrons dans le refuge : au sec à défaut d’être au chaud. Nous prenons notre pique-nique et croisons à nouveau le couple de belge rencontré à Quilotoa. Ils seront à Baños dans la soirée. Ils sont complètement trempés et groggy de froid. S’il est vrai que le refuge est facilement accessible depuis le parking, il ne faut pas oublier que c’est une randonnée en haute montagne. Trop de marcheurs négligent leur équipement.
D’autres personnes sont dans le refuge pour gravir le Cotopaxi.
Le temps est tellement pourri que Miguel nous propose de passer deux nuits au campement de la laguna de Limpiopungo qui dispose d’une cabane où nous pourrons être à l’abri. Nous laissons donc le campement de la laguna Santo Domingo de côté. La première partie de la descente s’effectue sur les cendres du volcan. Nous nous laissons glisser sur elle comme nous pouvons le faire en raquettes à neige. La végétation est ici inexistante. Puis, le lichen fait son apparition, suivi par quelques fleurs (lupin des montagnes, gentiane, chupiaya…)). Un peu plus bas, le Páramo reprend timidement ses droits. Perdrix et colibris fréquentent les lieux. Soudain, nous sommes au cœur d’une pampa dense dans laquelle il faut se frayer un chemin en essayant d’éviter les puyamatas, sorte de cactus aux dorsales piquantes. Le brouillard est alors puissant. C’est le Páramo qui le rend si dense.
Le campement est en vue. Une biche passe devant nous. Giovanni a préparé un encas pour notre arrivée. La tente est aussi montée. Nous prenons le repas, éclairé à la bougie. Nous sommes seuls dans la cabane. Johanne ne se sent pas bien pendant le repas. Elle sort pour vomir. Mal d’altitude ? Tourista ? Nous partons nous coucher peu après 8h00. Pendant la nuit, j’entends encore endormi : “Grégory, ouvre la tente, je vais vomir”. Trop tard ! Moitié dedans, moitié dehors…
Ascension du volcan Ruminaui
Au réveil, Johanne prend la décision de rester au campement avec Giovanni. Après s’être vidée, elle est complètement sans force. Avec Miguel, je pars donc faire l’ascension du volcan Ruminaui (4634 mètres). Giovanni nous dépose en 4×4 à la laguna Limpiopungo. Nous commençons notre progression le long de la laguna dans un brouillard complet. Nous arrivons à observer quelques oiseaux entre deux nappes de nuages : mouettes des Andes, canards, vanneaux andins et hirondelles.
La montée s’effectue principalement dans le Páramo, cette énorme réserve d’eau. Nous progressons d’ailleurs dans un tapis d’eau constant jusqu’à 4200 mètres. La végétation commence à se raréfier puis disparaît sur les derniers lacets du volcan. Nous finissons l’ascension sur un chemin de cendres. L’air semble se raréfier au plus la pente est raide. La dernière portion s’escalade facilement. Après 3h00 de marche, nous sommes au sommet du pic central du Ruminaui (4634 mètres).
A proximité du campement, nous observons deux biches que nous approchons lentement. C’est instant de contact avec la vie sauvage sont toujours pour moi un pur instant de bonheur.
Nuit agréable dans la cabane car la tente a un peu percé la nuit précédente.
Balades dans le parc Cotopaxi et route pour Riobamba par le Chimborazo
Nous croisons des chagras (cowboys) en pleine action : des vaches viennent de s’échapper du groupe, deux chagras et une meute de chiens se lancent à leu poursuite et les ramènent sans sourciller au sein des congénères. Quelques minutes plus tard, nous sommes au campement. Celui-ci est planté au milieu de petites collines vertes où coulent une rivière. L’endroit est de toute beauté !
Nous reprenons le 4×4 et passons l’hacienda el Mudadero. Un peu plus loin, des centaines d’alpagas paissent tranquillement. La majorité sont blancs (comme les lamas d’ailleurs) suite à une sélection drastique pour l’industrie textile. Sur le retour, nous passons au site Pré-inca de Ingapirca. Il se situe à l’épicentre des volcans alentours. C’était un haut lieu religieux aujourd’hui quasiment détruit. Seules quelques ruines subsistent.
Retour au campement et visite du petit musée qui présente la géologie, la flore et la faune du parc. Silvio nous attend à l’entrée du parc où nous allons rejoindre Riobamba. Nous faisons nos adieux à Giovanni et Miguel.
Plutôt que de se rendre directement à Riobamba, Silvio contourne le Chimborazo, plus haut volcan du pays (6310 mètres) par l’est. Nous y observons des vigognes. 100 ont été introduites en 1988 par la Faculté de Chimborazo. Plus de 3000 vivent à l’état sauvage en 2006. Elles sont plus gracieuses que les lamas et les alpagas que nous avons déjà observés.
Avant d’arriver à Riobamba, passage par le lodge de Marco Cruz, guide de haute montagne équatorien et précurseur des activités de montagne dans le pays. C’est un personnage aux connaissances montagnardes qui semblent illimitées. Il possède également un lodge luxueux, le Chimborazo Basecamp. Trop cher pour nous , nous nous rabattons sur Riobamba à l’hôtel Tren Dorado, non loin de la gare. Chambre kitch et simple mais son gros avantage est son service de petit-déjeuner dès 5h30 les jours de départ du train des Andes.
Diner au restaurant el Delirio installée dans une ancienne demeure cachée derrière un jardin fleuri. La petite histoire raconte que Simon Bolivar a écrit ici son poème “Délire sur le Chimborazo” après avoir entrepris l’ascension du volcan.
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.