Camping d’Ulvik- Camping de Seim
- 8h – 20km – D+ 580m ; D- 560m
Je n’aime pas ce lieu, je n’aime pas la route qui borde le lac de Granvin, ni la nouvelle, ni l’ancienne que je viens de prendre. A 16h il fait nuit, froid et si humide que si j’appuie trop sur le crayon pour écrire, le papier va se déchirer. Je suis la seule en tente, on dirait un mini-village d’habitués avec des terrasses décorées autour de caravanes qui n’ont plus roulé depuis des lustres dans un décor chichipompon à souhait. Un petit garçon joue avec un camion et une petite fille avec un landau. On est en 1960 ou en 2010, là ?
Je me détends dans la chaleur de la douche en repensant à cette belle route qui reliait Ulvik à Granvin aux temps anciens et que j’ai emprunté ce matin. Elle monte drôlement dans la montagne, en zigzag, la trace des roues des charrettes est parfois bien visible, et puis elle disparaît dans les arbres et la mousse ainsi que les fermes qui la bordaient si aux ruines si minuscules qu’on imagine mal des familles avec 6 ou 7 enfants vivre dans si peu d’espace si loin du village.
A un moment, je marche à l’instinct dans les tourbières, je ne vois plus trace de sentier. Je ne me perds pas, je retrouve même un chemin avant d’arriver au lac de Granvin et de chiper des pommes qui sont maintenant mûres.
Trop froid pour continuer d’écrire, il est 17h49, l’heure de faire à manger !
Camping de Seim – entre Allemennigane et Øyaset
- 6h30 – 18km – D+ 840m ; D- 260m
A un rythme de promenade dominicale au bras d’un polyarthritique, j’ai savouré la seconde partie de la journée. J’ai baissé la tête pendant la première marchant sur une route très encombrée d’un trafic intense de voitures et de camions qui évacuent les rochers d’un tunnel qui remplacera bientôt la route qui rejoint Voss. L’une des entrées du chantier est tout proche du camping et l’engin d’aération m’a réveillée à 6h du matin. Le balai des camions et le déchargement des cailloux sont impressionnants. Des montagnes de cailloux. Tous les mots tus. Des éternités de silence renfermées dans ces cailloux. Jetés comme ça, en plein lumière, un beau matin dans un fracas, est-ce ça change leur nature de pierre ?
Quittant cet enfer, j’ai gravis la montagne qui me faisait face au camping de Seim par une piste qui distribue quantité de chalets éparpillés dans les bois de bouleaux autour des lacs. Beaucoup ont leur emplacement de parking. Surprise du modernisme, le sentier sur ma carte a été récemment élargi en une grande piste qui relie les 2 vallées et augure de beaux jours aux fabricants de chalets en kit livrés par camions.
Ai discuté avec des danois en vacances et leur Husky au nom imprononçable me faisait peine au bout de sa laisse. Il aimerait bien jouer avec les brebis à la laine bien fournie. Chacun sa prison…dans la si vaste nature. Une route, c’est un peu comme une laisse pour nous humains, j’avoue que de temps en temps, j’aime bien être prise au cou et juste suivre.
Avec la direction du sud, le paysage s’est soudain ouvert, la piste s’étale vers un possible infini qui donne le souffle pour rejoindre la Patagonie. Tout ce que l’on peut voir et ressentir en marchant à pied ne cessera jamais de m’étonner.
J’ai trouvé un ruisseau tout près de cette piste qui me mènera demain à Voss. Me suis déshabillée et me suis baignée dans sa fraîcheur. Ai séché sur la mousse. Je crois que le temps va de nouveau changer, le vent s’est levé avec de fortes bourrasques par moment et les fourmis volantes sont toutes affairées.
Allongé sur la roche, le ruisseau vrombit dans mon oreille droite et rit dans mon oreille gauche. Les elfes et les fées en mono.
Pour pouvoir aller à Osa, j’ai encore modifié mon itinéraire. Ai décidé de ne pas aller à Ålvik qui m’oblige à descendre 1100m, dormir je ne sais où dans cet port industriel et remonter par le même chemin. Deux jours sauvés pour arriver à temps au festival en passant par Osa. Je dois pour cela prendre le train pour rejoindre Myrdal, retourner à Hallingskeid, reprendre un bout de sentier connu et bifurquer sur Osa au lie d’aller à Rembeldalsette. C’est un peu risqué, je repasse par la haute montagne, c’est tard, mais si je ne vais pas à Osa, c’est comme si je travaillais sur George Sand sans aller à La Châtre !
Voici d’ailleurs le poème d’Olav H.Hauge qui me motive
L’homme d’Osa ( ou « rends service à quelqu’un d’autre »)
Il descendait de la montagne,
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Il rentrait chez lui,
On lui a fait traverser le fjord
depuis Osa jusqu’à Øydvinstø.
Généreux, il a offert de payer.
Mais l’homme d’Osa
Ne voulut rien entendre.
-Je veux payer ;
je ne pourrai pas
te rendre le service.
-eh bien, rends service
à quelqu’un d’autre,
dit l’homme d’Osa,
poussant au large.
Les bouleaux en deux jours ont commencé de jaunir, leurs écus les quittent dans un dernier vol claquant la joue.
Les myrtilles ont été mangées et leurs feuillent saignent en s’éteignant.
Ecrire sur les troncs des bouleaux, tout un peuple pâle et scarifié. Des êtres de la lumière, pas de la terre comme les chênes. Je les aime ces petits braves là, les derniers à embrasser les rochers dans les hautes terres froides.