Week-end randonnée aux Paccots

Durant l’automne, j’ai passé un week-end randonnée aux Paccots, une station de montagne des Préalpes Fribourgeoises en Suisse. Retour sur mes randonnées en étoile distillées de quelques conseils pratiques pour vous rendre à votre tour sur place.

Les Paccots dans les Préalpes Fribourgeoises

À seulement une demi-heure de route de Fribourg et Lausanne, Les Paccots est une petite station de montagne qui constitue une excellente opportunité d’escapade été comme hiver. VTT, randonnée et ski sont les activités reines de ce village de moins de 1000 habitants. Saupoudrées les de spécialités traditionnelles de Fribourg Région comme la soupe de chalet, les fondues et bien sûr, les meringues à la crème double et vous détenez un cocktail énergique détonnant.

Le village des Paccots est entouré de quatre sommets : la Dent de Lys (2014 m), le Teysachaux (1909 m), le Niremont (1514 m), et la Corbetta (1401 m). Mon objectif : gravir les quatre sommets le temps d’un long week-end.

Ascension du Teysachaux

Pour démarrer cette première randonnée, je pars à pied directement de mon hébergement « Au Petit Gîte » en compagnie de Stéphane Currat, accompagnateur en montagne. Les premiers lacets sont sur le bitume. C’est l’occasion de faire connaissance et puis il fait frais alors on marche d’un bon pas. Il m’apprend que Teysachaux est la contraction de deux mots « taiza » et « chaux », ce qui signifie « pâturage de montagne »). Le Teysachaux serait donc une montagne à vaches. Sa physionomie karstique m’indique pourtant qu’on en est loin.

On arrive assez vite au chalet les Pueys (1176 m), un chalet d’altitude permettant d’accueillir plus de 80 personnes pour des anniversaires, réveillons… Un lieu étonnant… Dans les pâtures, les vaches portent autour du coup leur cloche traditionnelle, preuve en est qu’elles vont bientôt revenir en vallée pour passer l’hiver. Le timbre des sonnailles retentit encore à nos oreilles alors que nous nous sommes déjà éloignés du troupeau.

Le sentier continue à serpenter dans un paysage ouvert jusqu’à Le Villard-Dessus (1459 m) où il est possible de garer un véhicule pour les randonneurs qui souhaitent écourter la randonnée. On fait une courte pause avant d’attaquer la réelle montée vers le sommet du Teysachaux. Plus nous grimpons plus les couleurs automnales imposent leurs présences.

Nous contournons le sommet du Teysachaux par le nord jusqu’à rejoindre la ferme de la Tremetta (1690 m). On atteint un chemin en crête, d’abord facile, puis il se met à être bien raide. Il nécessite même de poser les mains, d’où sa cotation T3. Mieux vaut ne pas être sujet au vertige pour venir ici ou alors le faire dans le même sens que mon itinéraire. Je préfère largement monter cette portion que la descendre. Par temps de pluie, il est déconseillé de faire l’ascension car le chemin peut-être extrêmement glissant. Il mélange en effet des portions de terre pouvant se transformer en boue et de la roche calcaire lisse et glissante. A ce stade de l’ascension, je me dis qu’on est loin de l’étymologie du terme Teysachaux.

Dans la montée, on croise quelques blocs de lapiaz parcourus de rigoles créées par le ruissellement de l’eau de pluie. On rencontre ce phénomène dans tous les massifs karstiques comme la Chartreuse ou le Vercors et souvent dans les Préalpes.

Nous arrivons finalement plus vite que je le pensais au sommet du Teysachaux et sa croix à 1909 m. Il y a un peu de monde. Aujourd’hui, c’est l’un des derniers beaux samedis d’automne annoncés par la météo suisse. Ceci expliquant cela. Depuis le sommet, panorama incroyable sur le Jura, le bassin de la Veveyse et le lac Léman. C’est vraiment dommage qu’il y ait un voile nuageux.

Du coup, on entame la descente par l’autre versant mais on s’arrête rapidement pour prendre le pique-nique à l’abri du vent.

Tant qu’on est encore sur la crête du Teysachaux, il faut rester vigilent. Après, le sentier devient beaucoup plus facile et rejoint un chalet d’alpage à 1452 m d’altitude avec un toit en tavillon. Dans la descente, plusieurs fois je me suis retourné pour observer le Teysachaux. Cette randonnée réserve quand même son lot de beaux panoramas !

Le col de la Dent de Lys

Mon projet de la journée était l’ascension de la Dent de Lys (2014 m), un autre sommet classique des Préalpes Fribourgeoises. Mais vu la pluie qui est tombé une bonne partie de la nuit et les prévisions météorologiques médiocres, je renonce à ce sommet côté T4 (terrain exposé, pente herbeuse pentue..). Du coup, je réduis mes objectifs en décidant de me rendre au col de la Dent de Lys, ce qui réduit la randonnée d’une heure quinze environ et de 235 m positif comme négatif.

Je prends donc mon véhicule et le gare au parking des Vérollys puis démarre la randonnée en direction du Pralet. Je monte dans les pâtures, croise le chalet de la Borbuintse. En prenant de la hauteur, on commence à avoir de beaux panoramas sur le Teysachaux et plus loin derrière le Moléson.

Je poursuis, entre dans la réserve forestière « le Barlattey » qui abrite pic noir, casse-noix moucheté, chevêchette d’Europe, bouquetin et chamois. Lorsque j’arrive sous le col de la Dent de Lys, il tombe une averse à faire décorner un taureau. Je monte quand même au col car c’est une zone propice à l’observation des chamois et bouquetins. Au col (1779 m), je suis dans la brume. Du coup, je redescends au lieu dit « Paccots-Dessus » et entame ma descente vers les Guedères. J’aime beaucoup l’esthétisme de la vallée. Je rejoins une route d’alpage et rentre au parking.

La Corbetta

Après ma randonnée au col de Lyse, j’enchaîne sans reprendre ma voiture avec un autre itinéraire qui va au sommet de la Corbetta (1401 m). Cette fois c’est un itinéraire familial.

Je rejoins le lac des Joncs. On ne dirait pas qu’il date de plus de 5000 ans en le regardant. C’est un site protégé car c’est un site d’importance nationale pour la reproduction des batraciens. On y trouve également des espèces végétales rares comme le nénuphar nain, la droséra à feuille ronde, le comaret, ou encore la renouée amphibie.

Tout au long du chemin, on trouve des panneaux didactiques sur sur la découverte et la fonction de l’eau.

Le Niremont

Le Niremont (1514 m) dont le nom signifie montagne noire est un sommet arrondie qui fait penser à une colline en altitude. Gravir son sommet n’est pas compliqué et la randonnée est également bien adaptée pour les familles.

Je gare mon véhicule sur le parking de la gouille de Rathvel et entame ma randonnée. Toute la première partie de mon ascension se fait sous la pluie. Fort heureusement, elle finit par s’arrêter et des éclaircies arrivent même à pointer le bout de leur nez.

Si le Niremont est une randonnée très prisée aux Paccots, c’est que depuis ses sommets Est et Ouest, on a une vue incroyable sur le lac Léman et le Jura. Lors de mon passage, la vue était plutôt bouchée mais j’imagine sans mal le panorama sur le massif du Jura et le Mont-Blanc.

J’entame ensuite la descente vers la cabane du Petit Oiseau et sa chapelle avant de rejoindre la gouille de Rathvel, mon point de départ. Cet étang issu d’une ancienne exploitation de tourbe est un site classé pour son importance dans la reproduction des batraciens. On y trouve les trois espèces qui fréquentent ce type de milieu à cette altitude : le crapaud commun, la grenouille rousse et le triton alpestre.

D’autres idées de randonnée dans les Préalpes Fribourgeoises

Florent a déjà exploré les Préalpes Fribourgeoises à pied et a déjà publié un récit de ses randonnées. A son programme, l’ascension du Moléson, le tour des Gastlosen et un des sentiers gourmands des Paccots qui proposent de partir à la rencontre de la gastronomie fribourgeoise. A découvrir ici.

Pour aller encore plus loin, notamment si vous souhaitez partir en randonnée itinérante, allez voir les suggestions de randonnée de 3 à 6 jours.

Informations pratiques

Comment se rendre aux Paccots ?

La gare la plus proche est celle de Palézieux située sur la voie principale des CFF entre Fribourg et Lausanne.

Autre option : prendre le train jusque Montreux ou Vevez  et finir le trajet en bus (bus 213 jusque Châtel Saint-Denis puis bus 492) pour rejoindre Les Paccots.

La station des Paccots est plus facilement accessibles par la route. Pensez à votre vignette suisse pour rouler sur l’autoroute que vous pouvez commander sur Vignetteswitzerland.com.

Où manger ? Où dormir aux Paccots ?

• Au Petite Gîte : chambre d’hôtes et gîte légèrement à l’écart du centre-ville des Paccots. Accueil sympa. Bon petit-déjeuner.
• Restaurant le Tsalè : Gastronomie traditionnelle fribourgeoise comme la fondue moitié-moitié ou au vacherin, le jambon de la borne ou encore la meringue à la crème double. Une adresse incontournable aux Paccots.

• Buvette de Rathvel : Cuisine fribourgeoise simple telle que des macaronis à la crème, jambon de la borne, fondues valaisanne et bourguignonne et des desserts maison. Excellent accueil. Sur la randonnée de Niremont.
• Hôtel-restaurant les Rosalys : Petit hôtel de 5 chambres.  Le restaurant propose des spécialités montagnardes. L’été, ne manquez pas les grillades sur la terrasse avec un panorama sur les montagnes environnantes.

Randonner avec un accompagnateur en montagne

Stéphane Currat, accompagnateur en montagne, se fera un plaisir  de vous guider en randonnée à travers les Préalpes Fribourgoises.

Cartographie

Carte La Gruyère » à 1 :25 000 de Topo-Randos.

Autre option pour les utilisateurs d’applications GPS mobiles : Suisse Mobile.

Plus d’informations

• Les Paccots
• Fribourg Région
• Suisse Tourisme

Grégory ROHART

Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.