Randonnée sur le West Highland Way

Randonnée sur le West Highland way. 7 jours d'itinérance de Milngavie au Ben Nevis, le point culminant d'Ecosse avec 1 344 mètres d'altitude.


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Focus Rando :Randonnée sur le West Highland Way
7 jours 3
Randonnée Ligne Bivouac et Cabane
Forêt, Lac, et Montagne Mai, Juin, et Septembre

Je suis allé en Ecosse pour un stage terrain dans le cadre de mes études de géologie, j’en ai donc profité pour effectuer une randonnée sur le West Highland Way. Le souci d’enchaîner les deux est la taille de mon sac à dos ainsi que sont poids, bien que j’ai pu laisser quelques affaires à l’auberge de jeunesse d’Edimbourg.

Premier jour (Milngavie > Killearn)

Je quitte le groupe avec qui j’avais passé 10 jours sur l’île de Mull pour prendre le train pour Milngavie, au nord de Glasgow. Je pars pour le West Highland Way mais avec variante. On est le 27 mai, il est près de 17 h et j’ai environ 160 km à faire pour arriver à Fort Williams. A Milngavie, je fais mes courses de nourriture pour la semaine bien que j’aurai pu me ravitailler à mi-parcours. J’ai beaucoup de difficulté à trouver des cartouches de gaz. Je prends donc le départ en me disant que je mangerai froid 3-4 jours puis j’en trouve au centre-ville à un prix élevé. 15£ les 2 cartouches !! Je pensais m’arrêter au premier emplacement que je trouverais pour planter la tente mais j’ai profité de la longueur du jour pour marcher 15 km. Je ne souhaite pas installer mon camp près d’autres campeurs ce soir, j’espère trouver un endroit calme. J’ai eu le droit à un peu de pluie qui m’a permis de me rafraîchir. Une fois la tente montée, je vais me ravitailler en eau dans un ruisseau au milieu des vaches, heureusement que j’ai un filtre à eau car je n’ai aucune confiance dans cette eau au milieu des pâturages.

West Highland Way

Deuxième jour (Killearn > Ben Lomond)

Je commence ma journée de marche aux environs de 7 h et parcours les 15 km qui m’amènent aux berges du Loch Lomond assez rapidement. Les paysages sont monotones sur cette première partie de journée, ils sont constitués de pâtures et de forêt. A partir du Loch Lomond, j’entre dans les Highland, cette région réputée pour ces étendus sauvages. Et des collines de 900 m de haut se dessine aux alentours. Le relief change nettement en arrivant ici. Je longe le lac sur 10 km. Je suis dans une zone à touristes, c’est indéniable. Je quitte les rives du lac et le West Highland Way pour partir sur l’ascension du Ben Lomond à 971 m d’altitude. Un dénivelé de 950 m m’attend après les 25 km déjà effectués aujourd’hui. Mon genou se bloque à plusieurs reprises, je n’en connais pas la raison mais je préfère installer mon camp. Je suis 300 m en dessous du sommet sur un promontoire herbeux au milieu des brebis. Des personnes redescendent encore du sommet à 20 h. La 3G est aléatoire mais me permet de prendre la météo pour les jours à venir. Cette dernière s’annonce humide.

West Highland Way

Troisième jour (Ben Lomond > Bothy Doune)

Je me lève sous la pluie, je range la tente humide dans mon sac à dos. Je n’aime pas ça, ça alourdi le sac et ça se propage au reste de l’équipement mais cela m’arrivera plusieurs fois en Ecosse. La pluie s’arrête avant mon arrivée au sommet du Ben Lomond mais le paysage reste majoritairement brumeux. La descente se fait d’abord par un chemin rocailleux plutôt raide puis hors sentier où je me retrouve confronté à une clôture de 2 m de haut que je longe durant 3 km au travers d’un marais. Mes pieds sont complètement trempés à force de s’enfoncer dans la boue plus haut que mes chevilles. Après avoir escaladé la clôture, je rejoins un chemin qui me ramène sur le tracé du West Highland Way. Ce tronçon bien que semblant facile sur la carte est en fait constitué de petites montées et descentes au bord du lac. J’arrive au bothy vers 12 h. Je fais sécher mes affaires et réfléchi longuement au cheminement du lendemain. J’aimerais monter sur le Ben Lui mais je crains que la météo ne convienne pas ; J’ai récupéré des grosses branches de bois mort et je les ai sciés afin d’allumer un feu. L’humidité contenue dans le bois m’a rendu la tâche difficile. Des marcheurs ont défilé toute l’après-midi dans la cabane, s’arrêtant pour se protéger de la pluie et prendre une petite pause. Pour la première fois depuis mon arrivée en Ecosse, je ne comprends pas l’accent des locaux, il parait que celui-ci est plus marqué près de Glasgow. L’extérieur de la cabane est infesté de midges, ces petits insectes qui attaquent par nuées. Deux jeunes femmes sont arrivées pour dormir aussi au refuge. Elle s’appelle Jacqueline et Alisson et font aussi le West Highland Way. On a joué aux fléchettes et aux cartes ensemble.

West Highland Way

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Quatrième jour (Bothy Doune > Inveroran)

Ce matin, je me lève un peu après 7 h pour ne pas réveiller mes 2 colocataires trop tôt. Je pars sous la pluie aux alentours de 8h20. La météo reste nuageuse sans trop de pluie puis quelques belles rincées tombent. Le chemin parcourt le fond de vallée et traverse routes et voies de chemin de fer à plusieurs reprises, ce qui ne rend pas la marche des plus agréables surtout si on y ajoute les beaux pylônes électriques. J’arrive à Tryndum vers 14 h. Je reprends des forces en mangeant une pizza au fromage et à l’ail. Et je repars dans le but de me rapprocher le plus possible de la partie montagneuse que j’aimerais traverser demain. Le vent se lève et les nuages laissent parfois la place au soleil. A deux reprises, je pose mon sac à dos pour enlever mes vêtements de pluie puis les remettre 5 min plus tard. Les couleurs données par cette alternance de nuages et de soleil sont magnifiques. Après avoir marché 32 km, je commence à chercher un lieu afin de planter la tente. Le vent et les marécages ne me facilitent pas la tâche. Après 4 km de recherche, je décide de me poser avec d’autres campeurs au bord d’une rivière. Je viens de finir une journée de plus de 36 km et je ne me sens pas fatigué. Je me fais un bon repas copieux car la journée de demain sera longue.

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Cinquième jour (Inveroran > Glencoe mountain resort)

J’ai du mal à m’extraire de mon sac de couchage. Je commence à ouvrir la porte de la tente et je me rends compte que c’est infecté de midges. Ranger la tente sera une course contre les midges qui s’insinuent partout. Je dois toujours rester en mouvement. Je comprends mieux l’utilité de la moustiquaire de tête, je pensais ressembler à un idiot mais c’est plutôt sans et en courant autour de la tente que je le suis. Je gravis le premier sommet et rejoins le second par l’arête. Le soleil se fait de plus en plus présent. Je continue à suivre la ligne de crête en passant plusieurs sommets intermédiaires. Le paysage est magnifique. Je suis seul là-haut, ça fait tellement de bien de sortir du chemin principal qui slalome en fond de vallée. C’est pour moi un vrai sentier de randonnée en montagne, enfin il n’existe ni sur les cartes ni sur le terrain. Les midges sont partout dès que je m’arrête et qu’il n’y a pas de vent. Je fais une petite pause repas vers 11 h avant la dernière grande montée, 300 m de dénivelé qui me semblait très raide de loin mais ne le sont pas tant que ça. J’atteins 3 nouveaux sommets culminant aux alentours de 1100 m puis redescends. Je ne l’avais pas vu avant mais j’arrive sur une station de ski. Je profiterai des toilettes et des tables de pique-niques pour m’accorder une longue pause avant les 300 derniers mètres de descente. Je fais sécher mon matériel par la même occasion. Je ne m’attendais pas à retrouver l’horreur des montagnes ici aussi. Le télésiège est en fonctionnement pour donner aux touristes flemmards l’accès au point de vue et amener les vététistes. Une magnifique piste de descente est équipée pour eux et bien mieux entretenue que le chemin de randonnée sous le télésiège. Sentier où je ne manquerai pas de me rétamer et de me faire un joli bleu au genou qui me fera mal durant 2 jours. Une fois arrivée en bas, j’installe ma tente près de la rivière car le camping est plein. Je ne tenais pas non plus à dormir au camping. Je m’offre quand même le plaisir d’un burger à la cafétéria. Vu le beau temps, j’en profite pour faire une lessive et me laver dans la rivière. Cette journée m’a bien fatigué avec au total une vingtaine de kilomètres et 1600 m de dénivelé positif. La journée de demain sera plutôt courte, une quinzaine de kilomètres avec peu de montée.

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Sixième jour (Glencoe mountain resort > Kinlochmore)

Je me réveille tranquillement ce matin mais quand même à 6 h, on ne change pas les bonnes habitudes. Journée courte sur une « autoroute ». Je croise quelques vététistes qui faisaient la route vers le sud. Ils avaient l’air de souffrir de la descente qui s’avérait un peu technique. J’arrive à Kinlocheven vers 11 h. Je vais quelques courses de pâtisseries bien grasses et de fruits. Je continue un peu plus loin mais 1000 m de dénivelé me barrent la route et il doit pleuvoir durant l’après-midi. Je monte un peu dans la forêt et trouve un emplacement pour mettre la tente. Effectivement à 14 h la météo se dégrade la pluie durera presque jusqu’au lendemain matin. Lors de mon arrivée sur cet emplacement, j’avais essayé de voir s’il y avait beaucoup de midges mais je crois que c’est l’arrivée de la pluie qui les a poussés à se mettre à l’abri dans ma tente. Chaque ouverture de la moustiquaire finit sur une chasse au midges de 10 minutes. Les parois de la tente en sont couvertes. Les répulsifs n’ont aucun effet pour les repousser. Heureusement, le répulsif chimique les tue mais laisse de grosses tâches de midges mortes sur le double toit. La couverture de survie que j’ai placée sous la tente dépassant un peu à former un lac et je me suis retrouvé avec de l’eau dans la tente. Cette météo et ces insectes me fatiguent…

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Septième jour (Kinlochmore > lac sur la montée au Ben Nevis)

Il pleut toujours ce matin, je décide d’attendre un peu avant de me lever. Il m’est impossible de sortir le réchaud à cause des midges. Je prépare tout dans la tente et m’habille en conséquence pour les midges. J’effectue avec succès l’opération ranger la tente trempée et pleine de midges en effectuant plusieurs cercles en courant autour de la tente. Je peux enfin commencer ma journée. Les nuages s’accrochent encore au sommet et le soleil se fraie difficilement un chemin de temps en temps. J’aperçoie une dizaine de « Red deer » sur le versant en face de moi. J’essaie de prendre mon temps pour attendre que le ciel se dégage. J’arrive sur la crête, il y a un peu de vent qui permet de me rafraîchir un peu. Je suis la ligne de crête pour atteindre les trois sommets que je vais effectuer aujourd’hui. Celle-ci est parfois assez aérienne. Je suis au dernier sommet vers 11 h. J’y fais une petite pause déjeuner et profite de la vue nuageuse sur le Ben Nevis. Je descends le pierrier en courant, j’ai l’impression de ne pas avoir un sac aussi lourd qu’au début. Il faut bien dire que j’ai vidé une partie du stock de nourriture. J’arrive en bas des 1100 m de descente vers 12h40. Je rejoins Glen Nevis en longeant la rivière. Je profite du soleil pour m’installer en terrasse d’un restaurant et prendre une bière et un dessert. Je fais aussi sécher ma tente. Les corps des midges restent collé dessus, faudra nettoyer ça au jet en rentrant en France. Je décide de repartir et de commencé la montée du Ben Nevis. Je plante la tente vers 550m au bord d’un lac, avec le vent je suis sûr au moins de ne pas être embêter par les midges. Je suis en fait sur l’autoroute du Ben Nevis, je la croyais de l’autre côté et bien tant pis je grimperai par ici. Dommage, j’aurais bien voulu faire une voie plus sauvage. Je pense monter au Ben Nevis dans la soirée pour voir le coucher de soleil comme ça j’aurai la journée de demain pour me déplacer vers l’Est de l’Ecosse. Je ne suis pas encore sûr de ma prochaine destination.

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Je pars de la tente à 19h30 vers le sommet et j’y arrive à 21 h. J’ai croisé à la montée un groupe d’amis que j’avais déjà doublé dans l’après-midi. L’un d’eux avait beaucoup de mal à monter. Il arrivera au sommet vers 23 h après que je sois redescendu. Au sommet, j’ai posé la caméra pour faire un timelapse et j’ai essayé de me trouver un coin à l’abri du vent pour attendre le coucher du soleil. Des écossais m’ont dit qu’une météo aussi parfaite était extrêmement rare et que j’étais chanceux. Effectivement, c’était magnifique.

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