11h30. Nous arrivons à Ísafjörður depuis Hólmavík où nous avons fait étape la veille dans notre roadtrip autour de l’Islande. Ísafjörður est la ville la plus peuplée du nord-ouest de l’Islande avec 2 600 habitants environ. Nous n’y venons pas pour la pêche qui reste encore la première industrie de la ville mais pour l’Hornstrandir, ce petit bout de terre sauvage qui fait face à la ville. Imaginez un peu, un territoire sans ville et sans route, accessible uniquement par bateau. Le pied pour un trek en Islande. C’est là que nous allons.
Nous passons chercher les billets du bateau qui vont nous permettre de rejoindre la péninsule d’Hornstrandir. Une fois fait, nous prévenons le ranger de la réserve naturelle de notre itinéraire. Il nous rappelle les règles strictes concernant l’aire protégé à cette période ainsi que les consignes de sécurité. Tout est bien résumé sur cette page en anglais. J’ai remanié l’itinéraire hier à la baisse compte-tenu de la neige encore très présente. Je ne le savais pas encore mais celui-ci allait encore changer.
Nous laissons des bagages à l’hôtel. On nous informe pendant que nous cassons la croûte que les conditions de neige sont tout à fait exceptionnelles pour la période. Pour le moment, personne n’a pu réaliser l’itinéraire que nous avons prévu car les cols, même s’ils ne sont pas très hauts, sont recouverts de congères verticales et les risque d’avalanche sont bien réels. Nous sommes le 8 juin.
En route pour Hesteyri
14h00. Le bateau quitte le port d’Ísafjörður. C’est une petite embarcation d’une dizaine de passagers. La traversée secoue mais le pilote conduit son engin comme un métronome. Pendant ce temps là, nous cogitons pas mal sur notre itinéraire. Nous finissons par nous mettre d’accord et dire que nous aviserons sur place. Environ 1 heure plus tard, nous débarquons à Hesteyri, un village fantôme quasi abandonné composé de quelques maisons pour la plupart inhabitées. Peut-être que lors des beaux jours, les propriétaires reviennent sur les lieux de leur enfance. L’impression de bout du monde est ici à son paroxysme. Rejoindre la plage est déjà toute une aventure. Le pont s’est cassé par les dernières tempêtes et la mer est agitée. Le ton est donné.
Hrólfur, le propriétaire du petit café, nous demande notre itinéraire. Je lui montre sur la carte notre projet.
— Pour aujourd’hui, ça passera mais pour le reste de l’itinéraire, les cols seront très difficiles et très dangereux à passer.
— A ce point là ?
— Oui. Ayez bien en tête qu’ici il n’y a aucun réseau téléphonique, rien pour appeler des secours. Ne prenez aucun risque, marchez en tête sécurité.
C’est sur ce nouveau message d’avertissement que nous démarrons le trek. Et puisque la première étape semble réalisable, nous ne la modifions pas. Direction Látravík.
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.