J’ai pas mal baroudé, aux quatre coins du monde. Je le dis sans aucune marque de suffisance. J’ai bien entendu déjà fait de la raquette à neige mais jamais de pulka. Vous savez la pulka, c’est ce traîneau que tirent les randonneurs à ski ou en raquettes. Quand j’ai reçu par email la présentation du week-end raquettes pulka dans le Vercors d’Expérience Pulka, j’ai tout de suite eu l’envie folle de participer à cette aventure. Bien sûr car je n’avais jamais fait de pulka mais aussi parce que je suis en contact virtuel depuis de nombreuses années avec Damien Parisse et Pascal Lluch aux commandes de ce raid hivernal. Ceux sont d’anciens d’Hommes et Montagnes dont j’apprécie l’engagement et l’éthique. Me voilà donc embarqué pour 3 jours de raquettes pulka dans le Vercors en compagnie de Mathieu, Philippe, Damien et Pascal ainsi que David Genestal venu pour Carnets de Rando.
La vidéo des 3 jours dans le Vercors en raquettes pulka
Monument Vercors
Parking de Combeau, 1392 mètres. Nous chargeons les pulkas. 15 kg de matériel collectif auquel il faut ajouter les affaires personnelles, autour de 8/9 kg me concernant et le poids de la pulka. Elle ne fait que 3,8 kg, entièrement conçue par Damien Parisse. Contrairement à certaines pulkas qui nécessitent un harnais, celles-ci s’attachent au sac à dos qui renferme les affaires à garder sous la main : pelle, sonde, veste imperméable, gants de rechange, eau, encas…
L’itinéraire monte par le vallon de Combeau et entre dans la réserve naturelle des Hauts plateaux du Vercors, la plus grande de France métropolitaine avec ses 17 000 hectares. Nous rejoignons la cabane de l’Essaure à 1653 mètres. Nous y faisons une courte halte pour grignoter un peu à l’abri. Il fait gris mais le plafond est bas. Quelques minutes plus tard, nous poursuivons jusqu’au Pas de la Coche. Lorsque nous arrivons sur les hauts plateaux, le ciel se découvre et le panorama s’ouvre devant nous. La neige est bien là. Elle est tombée la veille en petite quantité. Malgré le vent, les sapins et les pins à crochets restent chargés en neige grâce au givre. Une belle carte postale hivernale.
L’utilisation de la pulka ne présente pas de difficulté. L’activité s’apparente à la marche sauf que l’on tracte un traineau. C’est plus physique mais en régulant la vitesse de progression, on ne se fatigue pas beaucoup plus au final.
Nous traversons les Pré Mouret, rejoignons le GR et contournons la Tête des Baumiers (1874 m). Le Mont Aiguille (2087 m), véritable citadelle karstique, se dresse devant nos yeux ébahis. Il se détache du reste du massif du Vercors et s’élève telle une mesa de l’ouest américain. C’est notre Monument Vercors à nous. Nous ne le lâchons pas des yeux.
Non loin de la cabane de Chaumailloux (1669 m), nous posons notre bivouac. Une fois celui-ci monté, nous partons nous balader jusqu’à la cabane et en profitons au passage pour profiter du paysage sur le Mont Aiguille. De retour au camp, en compagnie de Mathieu, j’assiste au coucher de soleil sur les contreforts du Vercors. Des plaisirs simples qui se suffisent à eux mêmes pour se sentir heureux.
Premier bivouac hivernal
Je découvre la pulka. C’est aussi ma première expérience de bivouac hivernal en autonomie. Contrairement à l’été, il est plus que nécessaire de bien préparer son paquetage. Ne pas oublier ses gants ou son masque de ski, prévoir des vêtements suffisamment chauds pour affronter les basses températures, totalement imperméables pour éviter d’être trempé. Dans le sac à dos et dans la pulka, tout est rangé dans des sacs étanches. Il n’y a rien de pire que d’arriver à un bivouac et d’avoir des affaires humides. L’hiver, il faut aussi être bien organisé : savoir où l’on a mis sa deuxième paire de gants (spécial joke pour Matthieu), sa doudoune, sa crème solaire ou son matos de sécurité. Je l’avoue, ce n’est pas mon point fort.
Je découvre aussi les joies du bivouac hivernal : monter la tente en déposant des paquets de neige sur les jupes, creuser des trous dans la neige sous le tipi pour préparer la salle du repas et surtout dégommer la neige gelée pendant la nuit des jupes des tentes. Je suis comme un gamin qui découvre une nouvelle activité. Je kiffe.
Le soir, sous la tente tipi, nous prenons le repas et bavardons sous les lumières tamisées des bougies. Point de plats lyophilisés à se mettre sous la dent mais de vrais plats cuisinés et préparés amoureusement avec des produits locaux ; même le vin est bio !
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La pulka pour les nulsD’origine Same, la pulka est une luge de transport tractée par un skieur, un raquettiste voire même un chien ou un skidoo en Europe du nord. En randonnée nordique, elle remplace le sac à dos car à charge égale, il est bien plus facile de tirer une pulka que de porter un sac. A qui s’adresse cet itinéraire en raquettes pulka dans le Vercors ? A de bons marcheurs désireux de découvrir un itinéraire sauvage dans le Vercors. Expérience Pulka peut organiser des itinérances à la carte, autant pour les familles que les randonneurs souhaitant préparer leur expédition en terre polaire. Mieux vaut être bien préparé avant de se lancer dans ce type d’aventure. Et pour l’acquisition de votre pulka, la meilleure adresse du web reste Aventure Nordique. |
Un désert d’altitude habité
La seconde journée de raquettes pulka est entièrement consacrée à la découverte des hauts plateaux du Vercors. Nous serpentons à travers les alpages et la forêt. Ce paysage nordique n’est pas sans rappeler certaines parties du Sahara, une région que j’affectionne particulièrement tout comme Damien et Pascal. Difficile d’imaginer dans ce désert blanc d’altitude que l’été des moutons viennent y paître. C’est qu’ici le pastoralisme est une tradition qui se pratique depuis plus de 1 000 ans.
Si la vie animale est discrète, elle n’en n’est pas moins abondante. Dans le cirque d’Archiane, nous avons observé chamois, bouquetins et vautours fauves. De nombreuses traces de lièvres et de renards ont été croisées, et même peut-être du loup. Le tétras lyre est également présent sur les hauts plateaux. Notre itinéraire a soigneusement évité les zones de nichées cartographiées par le Parc Naturel du Vercors. Il est préférable de ne pas rencontrer le tétras lyre car il s’enfuirait de son igloo, ce qui provoquerait un affaiblissement de l’animal. Des dérangements successifs pourrait provoquer sa mort.
Pour notre dernier jour, nous quittons la bergerie du Jardin du Roi (1733 m) et prenons de la hauteur en direction du sommet de la Montagnette (1972 m) où nous observons de nouveau des chamois et même un aigle qui tentait de les faire basculer dans la paroi. Un stratagème qui n’a pas abouti. Nous n’irons pas sur sa cime, la météo étant entrain de virer au mauvais. Nous retournons au parking du Combeau l’esprit léger et le cœur rempli d’émotions et de belles rencontres.
Informations pratiques
Quand y aller ?
De décembre à avril selon le niveau d’enneigement.
Avec qui partir ?
Ces trois jours d’itinérance en raquettes pulka sur les hauts plateaux du Vercors ont été réalisés avec Expérience pulka. Découvrez cette aventure !
Infos raquettes pulka
- Départ et arrivée : parking de Combeau
- Distance parcourue : 24,5 km
- Altitude mini : 1388 m
- Altitude maxi : 1854 m
- D+ cumulé : 777 m : D- cumulé : 777 m
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.
