Tour des glaciers de la Vanoise en bivouac

Je pars d’Annecy à 7:00 afin d’être chez mon amie Danaelle à Aix-Les-Bains pour 7:30. Le temps de charger sa voiture et nous partons pour 1h30 de route afin de rallier le point de départ de notre Tour des glaciers de la Vanoise en bivouac : Pralognan-la-Vanoise. Vous pouvez aussi rejoindre Pralognan en train jusqu’à la gare de Moutiers puis en bus.

J1. Pralognan-la-Vanoise – Refuge de l’Arpont

Notre randonnée commence par une longue montée dans la forêt. J’avais un peu peur qu’on se retrouve souvent sous les remontées mécaniques de la station, mais il n’en est rien. Nous n’apercevrons qu’à deux ou trois reprises à peine les câbles des télésièges. Je n’ai pas vu Danaelle depuis longtemps, nous avons donc plein de choses à nous raconter, et la montée passe vite. De plus, il fait plutôt bon dans les sous-bois.

Au sortir de la forêt, le sentier continue à monter et les premières vues sur l’Aiguille de la Vanoise apparaissent. J’avais un souvenir hivernal plus doux de cette montée lors de mon ascension de la Grande Casse. Mais enfin, nous arrivons au lac aux vaches : un lac atypique car on le traverse par un dédale de pierres plates. L’endroit est superbe et nous profitons un moment de cette majestueuse montagne en toile fond.

Peu après, nous arrivons tout proche du refuge du col de la Vanoise. Nous nous posons la question de pique-niquer au refuge avec une bière, mais nous optons finalement pour la quiétude du lac Long. Petite baignade glaciale, puis nous repartons à courbe de niveau en direction du refuge de l’Arpont.

Je m’étais fait à l’idée, à tort, que cette étape serait facile avec peu de dénivelé et rapidement avalé, mais il nous aura tout de même fallu 3 heures pour contourner cette pointe de la Réchasse. Une succession de douces montées et descentes auront rendu cette portion plus éprouvante que nous nous l’imaginions, mais heureusement nous sommes récompensés par les nombreux bouquetins que nous croisons !

Arrivés au Refuge de l’Arpont, le gardien nous informe que les emplacements de bivouac se trouvent dans le champs des moutons. Il nous faut donc faire le ménage avant de monter notre tente.

Douche quelque peu sommaire et à 4€/5min, bière, et repas en terrasse grâce à mon nouveau réchaud Soto WindMaster, nous ravissent avant de retourner dans notre tente lire et nous endormir.

J2. Refuge de l’Arpont – Refuge de la Dent Parrachée

Nous nous levons sans réveil, simplement avec le soleil. Puis une fois notre campement démonté et notre petit-déjeuner englouti, nous voilà repartis. Aujourd’hui, pas de longue montée comme hier mais de nombreux coups de culs et pas mal de portions plates.

Nous contournons la Dent Parrachée, tout en ayant des vues sur la Pointe de Charbonnel que j’avais gravie en alpinisme il y a une quinzaine d’années. Cette pyramide à la face nord toute enneigée est vraiment superbe. Plus loin, ce sont des vues sur les Aiguilles d’Arves et la Barre des Écrins qui se montrent, et nous en profitons pour en faire le décor de notre pique-nique !

Nous repartons sur une belle descente en zig-zag jusqu’à une longue traversée du pierrier de la Dent Parrachée, puis une dernière montée nous attend. Avant ça, nous nous délassons les pieds dans un torrent, mais la température glaciale de l’eau aura vite raison de nous et nous repartons.

Arrivés tôt au refuge de la Dent Parrachée, que nous avons choisi par nostalgie car nous y avions déjà été en hiver lors de notre trip splitboard en Vanoise, nous sommes chaleureusement accueillis par les gardiennes. Installation du camp, douche, et apéro comme rituel de fin de journée nous revigorent. J’en profite pour préciser que les bivouacs dans le Parc National de la Vanoise ne sont autorisés qu’à proximité immédiate des refuges proposant des emplacements. Et mieux vaut réserver avant car les places sont limitées !

J3. Refuge de la Dent Parrachée – Alpage de Ritort

Dormir au refuge de la Dent Parrachée nous a éloigné d’une vingtaine de minutes de l’itinéraire hier après-midi, et ce matin c’est même un peu plus qu’il nous faut pour boucler la boucle, mais ce détour en vaut largement la peine ! Le Fond d’Aussois est une prairie parcourue par de nombreux ruisseaux et parsemée de quelques sapins, l’endroit est enchanteresse !

Une première montée au Col du Barbier et nous laissons derrière nous la Dent Parrachée et les lacs de Plan d’Amont et Plan d’Aval. S’ensuit une longue traversée puis une rude descente pour atteindre la forêt jusqu’au refuge de l’Aiguille Doran, où peu avant le refuge nous croisons un groupe de randonneurs dont un m’interpelle :
“C’est Guillaume ?”
Moi : “Euh.. oui. Par contre je suis désolé je ne te remets pas.”
Le randonneur : “On s’était croisé au Mexique en 2017 ou 18, on avait plongé ensemble.”
Moi : “Oh purée ! Éole ! Qu’est-ce tu fais là ?!”

Beau moment de retrouvailles improbables !

Toutes les bonnes choses ont une fin et nous devons repartir, chacun dans notre sens respectif du Tour des glaciers de la Vanoise. Peu après avoir passé le refuge de l’Aiguille Doran, nous nous arrêtons à une centaine de mètres en contre-bas du refuge de l’Orgère. Pique-nique puis baignade dans une vasque du ruisseau de la Masse, où l’eau est bien meilleure que celle des jours précédents. De plus, avec la chaleur qu’il fait, cela fait vraiment du bien ! Et en parlant de bien-être, à peine repartis que cinq minutes plus tard nous voilà en terrasse du refuge pour une délicieuse tarte aux myrtilles !

La montée qui suit est bien bien raide. La première partie se trouve dans la forêt et heureusement car il fait une chaleur de plomb. Ensuite, passé la forêt, la pente se calme un peu puis redevient bien raide sur la pente finale avant le Col de Chavière, où nous finissons par un névé.

La vue depuis le col est superbe ! Et de nombreuses traversées de névés s’annoncent pour le début de notre descente. Nous traversons également une zone atypique pleine de cairns, qui est même notée sur IGN Plan des cairns !

À la fin de la descente, nous arrivons au refuge de Péclet-Polset où nous pensions pouvoir bivouaquer, mais il n’en est rien. Le refuge ne propose pas d’espace de bivouac mais nous apprenons que l’alpage de Ritort, une heure plus bas, en propose. Nous voilà donc repartis pour une heure de plus dans cette journée déjà bien longue, avec une arrivée finale à presque 20:00.

J4. Alpage de Ritort – Pralognan-la-Vanoise par la variante de la Valette

Au matin, nous décidons de prendre la variante de la Valette plutôt que de descendre directement à Pralognan par la piste carrossable. En rejoignant le tumultueux ruisseau de Travers sous le refuge du Roc de la pêche, nous croisons de nombreuses marmottes. Puis s’ensuit une douce montée à la fraiche, à l’ombre des Dômes de l’Arpont et des Nants.

Durant la montée, les vues minérales sur les Aiguille des Corneillets et de Chanrossa et les vues glaciaires sur les Aiguilles de Péclet et de Polset sont tout simplement époustouflantes ! Les nuages y laissent un jeux d’ombres qui apportent une atmosphère de contrastes.

L’itinéraire se poursuit avec de nombreuses traversées de ruisseaux, toutes plus équilibristes les unes que les autres ! Puis nous passons au chalet des Nants où la pente se raidie jusqu’au refuge de la Valette. Ici, nous sommes subjugués par la beauté de la vue sur la Grande Casse et l’accueil chaleureux des gardiennes, nous décidons donc de prendre un temps de repos en sirotant une limonade. Si jamais vous souhaitez y bivouaquer, c’est tout à fait possible, et peu d’endroits de bivouac dans le monde permettent de jouir d’une vue aussi belle !

Une dernière descente, et non des moindres, nous attend. Environ 1000 mètres de dénivelé négatif d’un trait en pente raide, avec même quelques passages où on posera les mains. Ce passage du Pas de l’Âne est éreintant, la chaleur dans les rochers est écrasante, et c’est avec joie que nous arrivons à Pralognan-la-Vanoise pour une dernière baignade dans le torrent de la Glière !

Un superbe tour des glaciers de la Vanoise en bivouac.

Guillaume Condat

Photo-reporter outdoor, c’est dans les Alpes autour d’Annecy que je passe mon hiver en splitboard ; l’été mon côté globe-trotter m’amène à pratiquer la plongée sous-marine à travers le monde. Aux inter-saisons, trekking, VTT, bikepacking, paddle, alpinisme et via ferrata viennent compléter ma passion pour les grands espaces !