Un trek sous haute tension
7 avril 2010. De violentes émeutes éclatent à Bishkek, la capitale kirghize. Le Président Kourmanbek Bakiev fuit la capitale après une journée d’affrontements sanglants et un gouvernement d’intérim se met en place, avec à sa tête Rosa Otounbaïeva, l’ex-ministre des Affaires Etrangères.
Mi-mai mi-juin 2010. Des affrontements violents éclatent dans les villes d’Och et Djalal-Abad, bastion du président déchu Kourmanbek Bakiev et fief de la minorité Ouzbek du Kirghizstan.
Depuis la nuit des temps, les batailles ont régné en Asie Centrale, depuis les victoires d’Alexandre le Grand sur Darius III, roi des Perses, jusqu’aux conquêtes de Gengis Khan et plus récemment avec l’arrivée des russes au XIXe siècle qui cherchaient à contrer l’expansion britannique en Asie.
Les derniers affrontements au Kirghizstan comme la révolution des tulipes au début des années 2000 sont le résultat de plusieurs facteurs : un héritage stalinien reposant sur un découpage des frontières cherchant à diviser les ethnies d’Asie Centrale, une incapacité des gouvernements successifs kirghizes à unifier les clans autour d’un Etat, une corruption grandissante et une situation économique qui se dégrade. De nombreux kirghizes regrettent l’époque de Lénine et lui voue un culte démesuré.
Dans les campagnes, tout es plus calme. La vie, plus simple, s’articule autour de l’élevage et du travail de la terre. Un monde bien différent de la frénésie qui a envahit les grandes villes du pays. C’est dans ce contexte que je m’envole pour Bishkek avec Johanne et Sabine.
Un Kirghizstan russophone et un relief taillé pour l’aventure
Peu de monde savait où se trouvait le Kirghizstan, qu’on nomme aussi Kirghizie ou Kirghizistan, avant les affrontements sanglants du printemps 2010. Cette ancienne république soviétique, indépendante depuis 1991, se situe à l’est de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan, au sud du Kazakhstan et au nord de la Chine, au cœur de l’Asie Centrale.
Bishkek se relie facilement en avion via Moscou, Saint Pétersbourg ou Istanbul. Un formidable terrain d’aventures s’ouvrent alors aux voyageurs de passage. Montagneux à 90%, la Kirghizie est une terre de trek par nature. Les possibilités semblent infinies de la randonnée facile à l’alpinisme le plus technique.
A Bishkek et à Karakol, on trouve des cartes topographiques en russe et en anglais au 1:100 000 de la région de Karakol. L’anglais et le français ne sont quasiment d’aucune aide au Kirghizstan. Pour se faire comprendre dans la région de Karakol, deux options : parler kirghize ou russe. Ne pratiquant ni l’une ni l’autre langue, nous avons préféré passer par une agence locale. Notre choix s’est arrêté sur Nomad’s Land géré par un couple helvético-kirghize.
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.