Test jumelles Swarovski Curio 7×21

Dernières nées dans la gamme “jumelles compactes”, les Swarovski CL Curio 7×21 affichent de hautes ambitions de compacité et légèreté, d’excellence optique et de design. La marque autrichienne a-t-elle créé les meilleures jumelles pour l’itinérance, ces performances justifient-elles un positionnement tarifaire très haut de gamme ? Verdict de notre test lors d’une itinérance en raquettes dans les Alpes et sur la grande traversée à pied de Tenerife. Relisez nos conseils pour bien choisir ses jumelles de randonnée, cela peut s’avérer utile.

Premières impressions

Les Swarovski CL Curio 7×21 m’ont été prêtées par la marque pour ce test. Je les reçois en coloris “burnt orange” plutôt esthétique. Que les amateurs de discrétion se rassurent, le modèle existe également dans un noir plus classique. Elles sont livrées avec une courroie tour de cou, une pochette de rangement, un protège oculaires et une notice. Les accessoires semblent d’excellente facture, à l’image des jumelles elles-mêmes, dont la première prise en main dévoile la qualité d’assemblage, irréprochable.

Un coup d’œil sur la fiche technique révèle des dimensions très contenues de 92 mm de longueur, 95 mm de largeur et 44 mm de hauteur. Elles tiennent sans souci au creux d’une main de taille moyenne ou dans une poche cargo. Sur la balance, les Swarovski CL Curio 7×21 affichent 252 g ce qui en fait actuellement les jumelles pocket les plus légères du marché. Par rapport aux leica ultravid 8×20 que nous avions testé il y a quelques années, la différence ne se joue que sur quelques grammes et millimètres. Mais l’écart se creuse sur le reste de la fiche technique. C’est en particulier vrai sur la luminosité et la largeur de champ. Les jumelles pocket souffrent toutes d’un indice crépusculaire faible lié au faible diamètre de leurs optiques. Concrètement cela rend, quand le jour baisse, l’observation plus difficile qu’avec de grosses jumelles. Mais un autre critère compte en matière de confort, c’est l’indice de luminosité. Schématiquement, il traduit la capacité des optiques à laisser passer la lumière jusqu’à l’œil. Et plus il est élevé, meilleur c’est ! Sur les Swarovski CL Curio 7×21 il atteint la valeur de 9. C’est presque 30% meilleur que celui des modèles concurrents. L’autre élément important pour le confort d’utilisation est la largeur de champ, autrement dit la portion de terrain que couvre les jumelles. Plus elle est large, plus il est facile de trouver le sujet que l’on recherche et moins on ressent l’inconfort des petits tremblements des bras. Et là aussi les performances des Curio 7×21 sont impressionnantes puisque c’est un champ de 7,7° qui est couvert. C’est là encore le meilleur du marché des pockets et même de loin, se payant même le luxe de faire mieux que les Swarovski Pocket CL 8×25 ! Mais ces performances ne sont rien si elles sont gâchées par une ergonomie mal pensée. Je règle sans difficulté la correction dioptrique avant de filer sur le terrain pour vérifier cela.

Les Swarovski CL Curio 7×21 sur le terrain

Nous sommes à la mi-mars dans le massif de la Vanoise, dans les Alpes. Au programme, nous avons deux jours d’itinérance avec nuit au refuge du Ruitor. Les conditions de neige sont médiocres et nous partons avec les sacs les plus légers possible. Les petits 252 grammes des Swarovski CL Curio 7×21 et leur compacité font que je n’hésite pas à les glisser dans mon sac de 25 litres. L’étui, bien que de qualité, restera à la maison car je le trouve trop encombrant et préfère glisser les jumelles dans une simple pochette nylon. La doudoune protégera le tout des chocs.

Après deux bonnes heures de grimpée nous quittons le couvert forestier. Le paysage s’ouvre sur de belles falaises, propices à l’observation de chamois et bouquetins. Je sors les jumelles du sac et les passe en bandoulière. Une position qui permet de ne pas avoir le poids sur les cervicales et évite les mouvements de pendule des jumelles pendant la marche. L’inconvénient de cette position est de créer un frottement plus important sur le côté du cou. Mais la lanière fournie avec les jumelles est ronde – comme une cordelette – et en polyester doux, ce qui élimine le problème.

Dans le ciel, une grande silhouette s’esquisse … un aigle royal. Je retrouve la prise en main du bout des doigts, typique des jumelles pocket. C’est bien évidemment beaucoup moins confortable pour des observations longues que la tenue pleine main de jumelles de plus grande taille, comme les Swarovski CL pocket 8×25 dont nous avions apprécié ce point de confort. Mais les Curio 7×21 offrent un je ne sais quoi de plus confortable que les modèles de taille équivalente. Les pouces se placent plus naturellement, la molette de réglage de netteté tombe facilement sous l’index. Pensée en collaboration avec le designer Marc Newson, l’ergonomie est effectivement une réussite. La molette de netteté est légèrement trop souple à mon goût, mais c’est sans doute juste une question d’habitude. Rien en tout cas qui m’empêche de rapidement faire le point sur l’aigle, un sub-adulte caractéristique avec ses grandes taches blanches.

Quinze jours plus tard me revoici, jumelles en main, … à quelques milliers de kilomètres de la Vanoise, sous le porche du gîte de randonneurs qui accueille la fin de notre première étape de Latitud Tenerife, grande traversée de l’île canarienne. Une première journée sous le signe de la pluie, de trombes d’eau devrais-je dire. Aucun souci pour mes Swarovski CL Curio 7×21, parfaitement étanches et remplies d’un gaz inerte qui évite la formation de buée. Cela me permet de ne pas m’inquiéter pour mes jumelles, trempées, et de profiter de cette fin de journée pour observer en détail la laurisylve, cette forêt humide typique, qui couvre les vallons et crêtes qui s’esquissent entre les brumes.

Trois jours plus tard, changement radical de décor, avec l’arrivée dans la caldeira du Teide, sommet de l’île. Le décor désertique n’abrite que peu d’oiseaux mais un drôle de lézard endémique, aux flancs tachés d’ocelles bleu vif. Peu farouche, je profite de la mise au point minimale des Swarovski CL Curio 7×21 pour admirer les détails de ces écailles colorées. Certains modèles concurrents possèdent des mises au point beaucoup plus proches que les 2,5m de celles-ci. Ce sera donc un critère à retenir lors de l’achat si vous êtes un passionné de reptiles, de libellules ou papillons. Mais pour ma part, cela me suffit largement. Et j’en profite pour passer de la mise au point la plus proche à la plus lointaine pour jeter un œil sur le sommet qui nous domine du haut de ses plus de 3700 mètres d’altitude.

Un peu plus loin, dans un joli bosquet de pins et de genévriers, je parviens enfin à localiser quelques pinsons bleus des Canaries. Endémiques de l’archipel, ces oiseaux sont de véritables emblèmes de sa biodiversité. La largeur de champ des Swarovski CL Curio 7×21 me permet tout de suite de repérer ce gros passereau au bec massif et aux jolies nuances bleues. Je tends les jumelles à ma femme, moins rompue à l’exercice de recherche d’un oiseau dans les frondaisons, et m’attend à ce qu’elle peine à localiser l’oiseau. Eh bien non, la luminosité des jumelles et son grand champ lui offre une magnifique observation, sans difficulté. C’est aussi l’occasion de se rendre compte de la qualité optique de ces jumelles. L’image est nette, détaillée. Chaque élément du plumage est perceptible, les nuances de couleurs parfaitement restituées. Même à contre-jour, l’observation reste confortable, aucune frange colorée n’apparaît en halo autour de l’oiseau. L’observation se prolonge une quinzaine de minutes où l’on mesure l’écart entre des jumelles de randonnée classiques et celles.

Où acheter les jumelles Swarovski CL Curio 7×21 ?

Mon avis sur les jumelles Swarovski CL Curio 7×21

L'Oeil et la Plume

Reportages d’itinérances à pied, à la pagaie et à ski-pulka