Test montre Polar Grit X Pro Titan

Polar est une marque Finlandaise fondée en 1977. Fabricant de montres de sports et de montres connectées, Polar s’est fait connaître en développant le premier moniteur de fréquence cardiaque sans fil au monde ! La Grit X Pro est le top de la gamme Polar. Elle reprend les caractéristiques qui ont fait le succès de la Vantage V2 et de la Grit X, avec pour principal objectif d’y ajouter une forte composante outdoor. Alors, ce premier pas ambitieux dans l’outdoor est-il convaincant ? Cette Grit X Pro peut-elle tenir tête aux poids lourds Garmin et Suunto ?

Qualité de fabrication

C’est indiscutablement un gros point fort de la montre. La lunette en titane brossé est superbe, les matériaux sont d’une grande qualité (titane, composite, saphir,…). Le design est aussi, selon moi, très réussi. L’ajout des graduations de boussole sur la lunette donne la connotation outdoor que Polar souhaite mettre en avant avec cette montre. C’est réussi. Le bracelet en FKM est confortable et semble bien résistant. Seul bémol, le bracelet FKM pèse 32 g et vient alourdir une montre en titane qui se veut ultra-legère. Pour info, le bracelet cuir pèse 20 g de moins que le bracelet FKM, et la montre seule, sans bracelet, pèse 41 g.

Ergonomie

La Grit X Pro et l’application Flow sont faciles à prendre en main. Les boutons sont agréables, pas trop petits, et permettent de faire défiler facilement les différentes interfaces. Sur la montre, on a 2 boutons de défilement, un bouton de sélection, un bouton retour et un bouton retro-éclairage : classique chez Polar.
Le tactile est une alternative agréable aux boutons, quoique pas tout-à-fait efficace… Les changements d’écrans laguent un peu (beaucoup ?), ce qui a inéluctablement pour effet d’agacer l’utilisateur.

Côté taille, on a un bel écran de diamètre 30mm résolution 240 x 240 pixels sur un diamètre total de boîte de 47 mm. Identique à la Garmin Fenix 6.

 

Autonomie

Polar annonce pour la Grit X Pro jusqu’à 7 jours d’autonomie par charge, jusqu’à 40h d’entrainement avec GPS et 100h d’entrainement en économisant la batterie. Pour les options d’économie d’énergie justement, on peut compter sur :

• fréquence d’enregistrement des points GPS (1s, 1min, 2min).
• mise en veille de l’écran
• cardio au poignet

Sur le terrain, on arrive à une trentaine d’heures d’entrainement continu avec fréquence d’enregistrement toutes les secondes, sans ceinture cardio mais avec cardio au poignet.
Pour une utilisation avec 1h d’entrainement par jour en GPS, on tient facilement 6 jours. Jusqu’à plus d’une semaine si on passe en mode avion lorsqu’on n’utilise pas la montre.
Plutôt bien donc, même si la gestion de l’autonomie n’est pas aussi complète que sur la gamme Garmin qui, avec le mode expédition, permet de tenir jusqu’à 1 mois sans recharge.

Fonctions d’entrainement

De ce côté-là, beaucoup de choses chez Polar :

• Suggestions d’entrainement (FitSpark)
  • FitSpark peut vous suggérer plusieurs séances d’entrainement par jour (cardio, renforcement musculaire ou étirements), en fonction de votre niveau de forme et de la qualité de votre récupération. Le but de ces séances est de vous maintenir toujours au maximum de votre capacité.
• Assistant ravitaillement (FuelWise)
  • Prédit la quantité de glucides qu’il vous faudra pour réaliser un itinéraire
  • Vous alerte au moment il faut se ravitailler
• Charge d’entrainement (Training Load Pro)
  • Estime si vous vous êtes en surentrainement, désentrainement, entrainement productif.
• Analyse de la récupération (Nighlty recharge)
  • Prend des mesures pendant votre sommeil pour évaluer votre niveau de récupération.

Beaucoup d’algorithmes permettent de suivre votre état de forme et d’optimiser vos performances. Par contre, comme sur toute montre de ce type, n’espérez pas avoir des données fiables si vous ne portez votre montre que quelques heures par jour.

Fonctions Outdoor

C’est là qu’on attend la Grit X Pro. Côté capteurs, du classique, pas de superflu :

• Puce GPS, GALILEO, GLONASS, QZSS
• Capteur cardio optique
• Altimètre barométrique
• Boussole

On peut facilement recalibrer les capteurs directement sur la montre, avant ou pendant un entrainement. C’est très bien.

En plus des données “standards” que l’on peut attendre, les données ciblées outdoor qui permettent de suivre sa sortie sont :

• Altitude
• Dénivelé +
• Dénivelé –
• Montée/descente

On peut ajouter ces données et bien d’autres aux écrans que l’on souhaite visualiser pendant l’activité. Tout est configurable.

On note qu’on ne peut donc pas suivre son allure verticale moyenne (dénivelé/heure). Une donnée pourtant essentielle et très suivie par tout randonneur. Dommage.

L’option de retour au départ est facile à utiliser, on peut choisir de rentrer au point de départ par le même itinéraire, ou en ligne droite.

Petit bémol, on ne peut pas créer d’itinéraire dans l’application Polar Flow. On doit donc recourir à une application tierce, en l’occurrence Komoot, application partenaire avec laquelle Flow peut se synchroniser. Heureusement, les choses se passent bien, tout itinéraire créé sur Komoot est automatiquement importé dans Flow. On peut ensuite importer jusqu’à 100 itinéraires dans la montre, ce qui est largement suffisant. On choisis de suivre tel ou tel itinéraire au lancement d’une activité. C’est simple et bien fait.

Une fois son activité terminée, on retrouve toutes ses données dans Flow. C’est assez complet.

Un gros point positif est de pouvoir rebalayer sa sortie de manière interactive en faisant progresser le curseur au fur et à mesure de l’itinéraire réalisé (fréquence cardiaque, distance, temps, vitesse en chaque point de l’itinéraire).

Par contre, pas de graphique altitude=f(distance) par exemple (uniquement disponible dans Komoot), on devra se contenter d’un graphique altitude=f(temps).

On ne peut pas non plus renommer ses sorties dans Flow. Chaque sortie porte le nom de l’activité avec laquelle elle a été réalisée. C’est très embêtant lorsqu’on souhaite retrouver le résumé d’une randonnée que l’on a faite il y a quelques mois… Là encore, on dépend de Komoot pour retrouver sa sortie, car on peut renommer une sortie seulement dans Komoot (et le nom de la sortie ne se synchronise pas avec Flow… dommage). Par exemple, si je veux visualiser dans Flow ma randonnée réalisée en Belledonne cet été, je ne la trouve pas sur Flow car elle est noyée dans une liste déroulante de “Randonnée” (car j’ai réalisé beaucoup de randonnées cet été…), je vais donc dans Komoot la chercher et je la retrouve grâce au nom que je lui avait donné (par exemple : “Randonnée Belledonne Lac du Crozet”), je regarde la date exacte, je retourne ensuite dans Flow rechercher les sorties réalisées à cette date, et je trouve enfin ma randonnée. Compliqué non ?

On peut modifier les profils sportifs à volonté en modifiant les données et les graphiques que l’on souhaite afficher sur les écrans pendant l’activité. Il y a plus de 130 profils sportifs pré-enregistrés, on a donc le choix. Il n’est pas possible d’en créer de nouveau. Malheureusement, on constate la présence de sports relativement farfelus, ou 3 profils sportifs différents associés à la natation (natation, natation eau libre, natation piscine), mais pas l’ombre d’un profil sportif “alpinisme”, ou “escalade en falaise”. Dommage pour une montre outdoor de proposer le baseball finlandais mais pas l’alpinisme… Dans les faits, cela ne change pas grand chose car la plupart des profils sportifs remontent les mêmes informations, que l’on peut d’ailleurs paramétrer, et l’alpinisme n’est pas si différent de la randonnée (quoique…). Mais bon, c’est toujours frustrant de démarrer une trace “Randonnée” quand on va en face Nord des Grandes Jorasses.

Navigation

L’application Polar ne permet pas de préparer son itinéraire avant une sortie. Il faut associer Polar Flow à Komoot, une application tierce (gratuite pour la version de base). L’association se fait sans problème et la synchronisation des itinéraires planifiés et réalisés est automatique et très efficace. Sur Komoot, il ne faut pas s’attendre à un fond de carte IGN, ni même à une Open topo map. C’est plutôt sommaire, bien que suffisant si on reste sur les sentiers balisés. Le tracé de l’itinéraire se fait sans problème à condition de planifier une sortie sur les sentiers balisés. On marque le point de départ et le point d’arrivée, et le tracé se fait tout seul en suivant le sentier/route. Pour planifier un itinéraire hors sentier, pas d’autre choix que de mettre (beaucoup) de points de passage : on ne peut pas tracer d’itinéraire directement avec le doigt.

Une fois au départ, on démarre l’activité en sélectionnant l’itinéraire sur sa montre, c’est très bien fait. Des instructions de guidage sont présentes à chaque croisement, on peut facilement zoomer/dezoomer, etc…

En résumé, beaucoup de très bonnes fonctions sont là et font de la Polar Grit X Pro une très bonne montre de sport outdoor. Toutefois, compte-tenu du prix haut de gamme et du marketing très ciblé outdoor associé à cette montre, on aurait espéré avoir une application qui se suffise à elle même (Komoot n’est pas un “plus”, c’est une obligation), et être plus exhaustif sur les données de suivi des activités de montagne (dénivelé par heure).

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