Premières impressions sur la montre Suunto Traverse
Possesseur d’une Suunto Vector depuis plus de 10 ans, j’ai toujours été impressionné par la solidité et la fiabilité de ce modèle qui m’offrait les fonctions essentielles que j’attendais d’une montre en montagne. Mais force est d’admettre que cette icône de la marque finlandaise ne date pas d’hier et que ses possibilités font pâle figure face à l’impressionnant catalogue d’options de la Traverse. C’est donc avec beaucoup de fébrilité que j’ai déballé ce nouvel accessoire censé m’ouvrir les portes de la randonnée 2.0.
Pas de surprise au déballage, la marque finlandaise sait toujours soigner ses produits et la Traverse présente un look agréable avec ses boutons et sa couronne métalliques (modèle testé Traverse finition black). Cette couronne lui permet d’abandonner l’excroissance abritant le capteur GPS présente sur le modèle Ambit et d’offrir un look plus abouti. La Traverse garde des dimensions d’une montre de montagne et prend même quelques millimètres et dizaines de grammes par rapport à son ancêtre Vector mais rien qui ne soit bien notable à la prise en main.
Passée au poignet, la Traverse sait rapidement se faire oublier, sensation facilitée par la souplesse et le grand confort du bracelet en silicone. L’affichage est facilement lisible et chacun pourra choisir de configurer selon son goût un affichage sur fond clair ou sombre. Chaque écran offre trois informations (une ligne principale au centre et deux plus petites). L’écran d’accueil de la Traverse offre l’heure en position centrale et en grands caractères avec la date au dessus et une ligne paramétrable en-dessous. Cette dernière permet de faire défiler grâce au bouton VIEW les informations de secondes, coucher-lever du jour, altitude, tendance barométrique, nombre de pas de la journée, % de batterie restant. Un appui sur le bouton NEXT permet d’accéder aux écrans suivants, écrans paramétrables via l’application movescount.com en ligne pour offrir les informations barométriques, altitudimétriques, de température ou encore à la boussole… Un appui court sur le bouton START ouvre les menus, un appui long enclenche l’enregistrement gps. Il ne s’agit pas de décliner ici le manuel, mais d’illustrer en quelques mots que l’utilisateur gagnera à passer quelques temps avec la Traverse pour en appréhender les fonctions et logiques … avant de partir sur le terrain.
Une fois l’animal domestiqué, place donc au test de terrain. Aux tests au pluriel devrais-je dire puisque j’ai souhaité réaliser un test sur la durée et confronter la montre aux conditions par lesquelles j’ai l’occasion de régulièrement de sortir.
La Suunto Traverse sur le terrain
Suunto peut être fier de son modèle, les informations barométriques, du compas et d’altitude sont excellentes et jamais prises en défaut durant ce test. Au sujet des données altitudimétriques il faut noter que l’activation du gps permet l’usage du mode fusedalti qui combine les données issues du gps avec celle du baromètre, pour une précision assez bluffante. Seul le capteur de température , à l’instar de tous les autres modèles – et concurrents – offre, du fait de sa position proche de la peau, un affichage peu conforme avec la réalité. On en vient à s’interroger sur ce qui justifie cette fonction sur la montre et si un capteur bluetooth externe disponible en accessoire ne serait pas plus pertinent.
Côté qualité du gps, c’est également le sans faute. Le fix est rapide, les décrochages quasi-inexistants, les données sont précises. Doit-on y voir l’apport du GLONASS ou est-ce simplement la qualité de la puce gps, difficile à dire ; mais les résultats sont là ! Mes seuls regrets à propos du gps concernent plutôt le software :
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- la modification de fréquence d’enregistrement qui n’est pas disponible sur la montre oblige à passer par movescount. Or ce changement pourrait être intéressant sur le terrain pour passer par exemple à une précision accrue dans un passage difficile où l’on veut faire du trackback, ou au contraire pour économiser la batterie.
- l’accès aux coordonnées actuelles (lat, long) qui ne fait pas partie des affichages par défaut et qu’il faut rechercher dans un sous-menu (Navigation > Location > Current). Cette fonction est, bien plus que l’affichage du tracé, indispensable à une orientation gps+carte.
Ces deux limites gagneraient à être rapidement corrigées par Suunto car ce sont justement les usages tracback et localisation qui sont les plus importants. D’autant plus important qu’il ne faut pas se tromper sur les autres possibilités de navigation avec la Traverse réduites par l’absence de carto embarquée – carto qui serait de toute façon illisible sur un écran de cette taille.
L’autonomie de la Traverse constatée lors du test de terrain s’approche des données du constructeur. On peut, néanmoins, se demander quelle mouche a piqué Suunto de proposer cette montre de trekking avec une autonomie inférieure à celle de sa montre de sport Ambit. Un positionnement d’autant plus étonnant que les trekkeurs ont, en général, plus de difficultés à trouver une prise qu’un jogger. Ceci dit, les capacités des batteries et les solutions d’énergie mobiles ont fortement progressé. Ils permettent d’envisager utiliser sa Traverse sur le long cours et de la recharger quand nécessaire.
Notons tout de même deux épisodes de froid inférieurs à -10°C durant le test. Ces deux fois, la batterie s’est effondrée et n’a pas terminé la randonnée d’environ 5/6h alors que la charge était maximale au départ. En fait les deux fois la batterie est passée de 75% à 0 en moins d’une heure. La montre était au poignet, sous la polaire et la gore-tex. S’agit-il d’un souci de l’exemplaire testé ou d’une fragilité propre au modèle ? Rien sur le net ne fait imaginer cette seconde réponse comme probable.
La sensation de qualité ressentie au déballage se confirme à l’usage. La montre est bien finie, les matériaux bien que légers, sont de très bonne facture. Reste que la Traverse est un outil de précision, léger, et que son port au poignet l’expose à de nombreux chocs. Si je n’ai eu aucun souci personnellement, je pense qu’en usage alpinisme quelques précautions s’imposent pour ne pas abîmer verre et couronne contre des rochers abrasifs auxquels peu de matériaux résistent.
A propos de Movescount (web & app android)
Si la montre et ses performances m’ont réellement séduit, mon jugement est plus nuancé concernant les applis web et smartphone. Je passerai rapidement sur cette obligation de se connecter au portail de Suunto pour personnaliser ses affichages, récupérer ses donnés… j’aurais aimé que Suunto me laisse la possibilité d’un logiciel non connecté, si toutefois je ne souhaitais pas communiquer de données personnelles. Ce souci est d’autant plus gênant que le fait de n’avoir pas de traitement offline rend difficile la gestion de la montre en cas de maintenance du site (ce qui s’est produit à deux reprises durant le test.)
Ce fait énoncé, il faut admettre que l’interface est bien conçue, les tracés s’affichent sur des fonds google maps ou openstreetmap et sont facilement exportables dans de multiples formats (gpx, kml, …). Je n’en dirai pas autant des apps – ces micro-programmes créées pour l’essentiel par des utilisateurs pour personnaliser la montre. S’il y a là indéniablement une idée séduisante, le produit s’avère dans les faits pas très abouti. Avec 345 pages d’apps chercher son bonheur revient à chercher une aiguille dans une botte de foin, d’autant que ces apps ne sont pas « triables » par modèle de montre, qu’elles présentent des redites de fonctionnalité inutiles, ne sont pas vérifiées par Suunto. Ma vieille vector présentait la vitesse ascensionnelle instantanée exprimé en m/h. Pour retrouver cette fonction basique et bien utile il m’a fallu installer puis supprimer 3 apps présentant des biais de calculs, de lissage horaire ou ne présentant pas la vitesse négative à la descente.
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Mon avis
La Traverse de Suunto est un produit parfaitement fini et de très belle qualité. A un look indéniablement plus élégant que ces prédécesseures, la Traverse ajoute des fonctions de montre connectée (non testées) pour un usage quotidien. Si, pas plus que ses concurrentes, elle ne semble tout à fait prête à remplacer un « vrai » gps de randonnée, il s’agit tout de même d'un outil outdoor de grande qualité qui aux traditionnelles fonctions alti-baro-compa ajoute un gps bien pratique pour ceux qui comme moi naviguent à la carte. Et l'on se prend à rêver de quelques améliorations / innovations pour un prochain modèle : Panneau solaire embarqué pour accroître l’autonomie, capteur cardiaque au poignet pour un usage sans contrainte, capteurs de température externe et anémomètre bluetooth pour plus de précision et polyvalence …
Reportages d’itinérances à pied, à la pagaie et à ski-pulka
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