Test tente Hilleberg Niak

Premières impressions sur la tente Hilleberg Niak

“Hilleberg, the tent maker (le fabricant de tente)”. Derrière ce slogan ultra simple se cache la volonté de la marque d’affirmer que, depuis 45 ans, elle fabrique des tentes, rien que des tentes, … mais les meilleures ! Et les nombreux prix “consommateurs” remportés tant aux Etats Unis qu’en Allemagne semblent confirmer cette prétention. Hilleberg a placé son nouveau modèle Hilleberg Niak au sein de la collection “Yellow label” qui regroupe les tentes dont la priorité est la légèreté. Ces tentes sont conçues pour un usage d’itinérance en trois saisons, tout en offrant le confort d’une tente double toit. Présentée par le fabricant suédois comme une tente une place et demie la Niak offrira le confort d’une tente une place spacieuse aux amoureux de balades solitaires ou le gain de place et de poids d’une tente minimaliste aux randonneurs en couple.

Le déballage de la tente ne laisse nul doute; on est dans le très haut de gamme. Nombreuses sont les tentes de la concurrence, vendues comme des quatre saisons, qui peineraient à supporter la comparaison tant le choix des matériaux laisse pantois. Meilleurs textiles, meilleurs arceaux, meilleurs curseurs, techniques de couture et d’imperméabilisation les plus complexes … et durables. Et la finesse de la réalisation est à l’envi. La facture est salée mais dès le déballage et le premier montage on sait que l’on a acquis un modèle qui durera.

La Hilleberg Niak sur le terrain

Ici, la Niak a été testée, en couple, durant 15 jours d’itinérance entre Jura et île d’Elbe, au début de ce mois de mai. Les températures nocturnes oscillaient entre 6 et 16°C, l’humidité était forte mais les précipitations quasi nulles. La prise en main et le montage sont intuitifs et très rapides. En fait, derrière cette simplicité il y a la volonté de concevoir un modèle sans fioritures, qui va droit à l’essentiel. Ici, pas d’arceaux articulés, de “triple arceau en un” mais deux éléments sous fourreaux qui se croisent en dôme. Simple, solide, efficace et … facile à réparer sur le terrain si besoin. Notons au passage que ces fourreaux sont positionnés sur la tente extérieure et permettent de ne pas mouiller l’intérieur lors d’un montage sous la pluie. Notons également que la tente intérieure peut rester solidarisée à l’extérieur pour un montage plus rapide.

L’espace intérieur est, au regard du poids et des dimensions du modèle, plutôt spacieux grâce à la forme en dôme de la tente. L’habitabilité est accrue par une abside qui permet de ranger sans souci deux sacs à dos. Reste qu’il s’agit bien d’une tente une à deux places et que son utilisation conviendra plus à deux intimes aux épaules de dimensions normales qu’à deux vikings body buildés, ce d’autant que la sortie, unique, est latérale. Pour ma part j’aurais préféré une sortie aux extrémités. Ce n’est pas non plus le modèle qui conviendra au passionnés de cuisine sous abside – passion par ailleurs bien dangereuse quand on voit les statistiques de feux de tentes ! Concluons ce paragraphe sur l’intérieur en précisant que deux petits filets en mesh permettront à chacun de ranger son bazar nocturne tandis que la porte-moustiquaire aux mailles très serrées offrira une protection à l’épreuve des plus vicieux des midges des High lands.

Si la marque vend un footprint à la bonne dimension, un morceau de polycree fera aussi bien l’affaire et permettra de rester dans l’esprit “léger” de la tente.

La couleur est affaire de goût mais reconnaissons à Hilleberg la vertu de laisser ce choix à l’acheteur. Sécurité, qualité photographique, le rouge a ses adeptes dont je suis tandis que le vert ravira ceux visant plus de discrétion… mais montées après la tombée du jour, toutes les tentes ne sont-elles pas grises.

Ici, on ne lésine pas sur les haubans ni sur les sardines. La tente est vendue prête à l’emploi, pour les pires conditions météorologiques. Si Hilleberg affirme que sa tente pèse 1,7 kg, c’est bien 1,7 kg que vous transporterez et ce contrairement à la très agaçante tendance de fabricants qui pour afficher des poids minimalistes sur leur fiche technique finissent par ne pas mettre assez de sardines ou de haubans. Si les vents ne se sont pas déchaînés durant le test, ils ont été suffisants pour évaluer la très bonne tenue de la tente, correctement fixée et haubanée. Les plus sensibles aux bruits noteront que la toile ne bruisse pas quand cela souffle.

Les 2000mm Schrember de la toile et les 5000mm du sol n’ont pas été testés à leur juste valeur car les conditions de précipitations rencontrées lors du test sont restées modestes. Mais je n’ai que peu de doute face à cette fiche technique sur la capacité de la Niak a affronter les pires orages et ce au fil des ans grâce au choix de triple enduction de silicone, un apprêt imperméabilisant particulièrement durable. La ventilation de la Niak est basée sur le principe d’une toile extérieure ne descendant pas jusqu’au sol. Et cela marche. Malgré les températures douces et l’humidité des soirées sur l’île d’Elbe la condensation n’a été que très faible et nullement gênante. Le tissage dense de la moustiquaire – porte de la tente intérieure – isole parfaitement et offre un véritable confort thermique en cas de nuit fraîche. Mais cette moustiquaire a le défaut de ses qualités et quand la température vient à s’élever, il fait relativement chaud à l’intérieur.

L'Oeil et la Plume

Reportages d’itinérances à pied, à la pagaie et à ski-pulka